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Sommet de l'UE : face au veto de la Hongrie, Emmanuel Macron appelle au «soutien entier» à l'Ukraine

Emmanuel Macron a reçu Viktor Orban la semaine dernière à Paris, dans l'espoir de trouver un compromis. [Miguel MEDINA / AFP]

En déplacement à Bruxelles pour assister au sommet de l'UE ces 14 et 15 décembre, Emmanuel Macron espère, avec d'autres dirigeants européens, convaincre la Hongrie de voter en faveur de l'aide à l'Ukraine.

La tâche s'annonce ardue pour Emmanuel Macron et les autres dirigeants européens. Ces 14 et 15 décembre, ils sont réunis à Bruxelles à l'occasion d'un sommet de l'UE qui s'annonce tendu, alors que la Hongrie menace de bloquer des décisions clés concernant l'Ukraine.

Au menu : l'approbation d'une aide européenne de 50 milliards d'euros, sous forme de dons et de prêts en faveur du pays, mais aussi l'ouverture de négociations à propos de l'adhésion de Kiev à l'UE. Deux points pour lesquels Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, a pour l'instant imposé un veto ferme. Une position tout sauf anodine sachant que l'unanimité des 27 est nécessaire pour l'adoption de ces mesures.

Emmanuel Macron l'a reçu à Paris la semaine dernière pour tenter de trouver un compromis mais, ce mercredi 13 décembre, Viktor Orban, qui a gardé des liens étroits avec Vladimir Poutine, a encore répété devant son parlement que les Européens feraient une «terrible erreur» s'ils acceptaient d'ouvrir des négociations d'adhésion avec l'Ukraine.

De son côté, le président français a appelé mercredi à être «au rendez-vous du soutien entier et durable» à l'égard de Kiev. Il a rappelé sa position en faveur des négociations d'adhésion, assorties de réformes du fonctionnement de l'UE pour permettre ce nouvel élargissement. «Les discussions que nous aurons demain sont déterminantes», a insisté Emmanuel Macron.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a indiqué son intention de «rencontrer Viktor Orban» et dit travailler «nuit et jour pour obtenir des décisions positives». Le Premier ministre hongrois est coutumier des bras de fer avec Bruxelles et réclame que l'UE débloque tous les fonds revenant à la Hongrie mais qui ont été gelés en raison de manquements à l'Etat de droit.

Mercredi, la Commission européenne a justement débloqué 10 milliards d'euros, provoquant la colère de certains eurodéputés. Ces derniers ont dénoncé la faiblesse de Bruxelles qui cède selon eux au «chantage» de Viktor Orban. Celui-ci a néanmoins assuré que cette décision ne changerait pas sa position de principe sur l'Ukraine.

Les eurodéputés en colère

Kiev, en guerre depuis deux ans, estime pour sa part avoir rempli toutes les conditions réclamées par Bruxelles avant l'ouverture de ces négociations et attend un coup de pouce des Européens. Ce 13 décembre, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a été formel : «bien sûr, on ne peut pas gagner» sans l'aide occidentale.

Le chef d'Etat estime que si le Premier ministre hongrois continue de bloquer les négociations, cela signifie que «Poutine a mis son veto». «Il n'a aucune raison de bloquer une adhésion ukrainienne à l'UE», a poursuivi Volodymyr Zelensky en parlant de Viktor Orban. «Je lui ai demandé de me donner une raison, pas trois, cinq ou dix, mais une raison. J'attends toujours la réponse».

Pour tenter de trouver un compromis, la Commission européenne a proposé d'agir sur le calendrier, en ouvrant les négociations d'adhésion avec l'Ukraine en deux temps. Avec une première décision des 27 cette semaine et une deuxième l'an prochain.

D'après les experts, l'enjeu est de rassurer Kiev tout en ne froissant pas Budapest. Reste à savoir si Viktor Orban est prêt à lâcher du lest s'il obtient certaines concessions. Interrogé mercredi sur une possible sortie de la Hongrie de l'UE, le Premier ministre hongrois a assuré qu'il ne «veu[t] pas partir» mais «prendre le pouvoir [...] de l'intérieur».

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