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Egypte : le Sphinx aurait pu être façonné par le vent, d'après une étude 

D'après les dernières recherches des scientifiques de la NYU, des formations rocheuses peuvent être naturellement sculptées par les éléments. [©Khaled DESOUKI/AFP]

Dans une récente publication, des chercheurs de l’Université de New York ont analysé comment la nature a contribué à la formation du Sphinx, l'emblématique statue égyptienne.

Le Sphinx aurait-il pris forme grâce aux éléments naturels ? Il y a quarante ans, Farouk El-Baz, spécialiste de l’espace et géologue, suggérait dans le Smithsonian Magazine que la statue située sur le plateau de Gizeh dans la Vallée des rois avait été façonnée par le vent et l’eau avant que les anciens Égyptiens n’y apportent leurs modifications il y a 4.500 ans.

Dans une nouvelle étude menée par une équipe de l’Université de New York et relayée par CNN ce lundi 6 novembre, des scientifiques confirment cette théorie. «D’après nos recherches, la formation du Sphinx pourrait être due à l’érosion», a expliqué Leif Ristroph, physicien expérimental et mathématicien appliqué à l'université de New York et auteur de l’étude à paraître dans la revue Physical Review Fluids. «Nos expériences en laboratoire ont montré que des formes étonnamment semblables à celles d’un sphinx peuvent en fait provenir de matériaux érodés par des écoulements rapides», a-t-il ajouté.

Le grand Sphinx - considéré comme étant le plus grand monolithe du monde -, a été enseveli pendant des millénaires. Ce n’est que dans les années 1930 que des archéologues ont découvert ce lion de plus de 20 mètres de hauteur. Ils ont ensuite déduit que la structure était faite d’une seule et même pièce et n’avait pas été assemblée. Afin d’arriver à leurs conclusions, les scientifiques de la NYU ont reproduit les yardangs, ces formations rocheuses naturellement sculptées par les éléments. «Certains d’entre eux ressemblent à des lions ou à des chats assis et sont parfois surnommés les Lions de boue... Nos expériences permettent ainsi d’apporter un éclairage sur la manière dans ces yardangs naissent», a précisé Leif Ristroph à CNN.

Des scientifiques divisés

Pour tester leur théorie, les scientifiques ont donc reproduit les yardangs en utilisant une argile molle mélangée à d’autres matériaux érodables. Les équipes ont ensuite imité les vents dominants du plateau de Gizeh et leurs effets sur les roches calcaires. À l’issue de leurs expériences, ils se sont rendu compte que leurs petites statues étaient remodelées, laissant apparaître des formes semblables au Sphinx. En effet, les parties les plus résistantes sont devenues la “tête” du lion et les reste a permis de former le cou ou les pattes. Si cette thèse confirme celle de Farouk El-Baz, la communauté scientifique reste toutefois divisée. Salima Ikram, professeure d’égyptologie à l’université du Caire, considère qu’il est «peu probable que le Sphinx a été formé à partir d’un yardang en raison de la présence d’une carrière autour» de la structure, indiquant l’intervention de l’homme.

De leur côté, les chercheurs de la NYU alertent sur le fait que leurs conclusions ne permettent pas de résoudre tous les mystères sur la construction de la statue. «Personne n’affirme qu’elle a été entièrement construite par l’homme ou entièrement construite par la nature. La question est de savoir à quel point elle a agi sur la structure», a prévenu Leif Ristroph. «Ce que notre étude nous apprend, c'est qu'une grande partie de la base de la tête, du cou et des pattes peut être sculptée par la nature, par l'érosion.», a-t-il ajouté.

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