En direct
A suivre

Prise d’otage en Allemagne : le père de famille qui avait enlevé sa fille de 4 ans s'est rendu

Pour se frayer un chemin jusqu'au tarmac, l'homme n'a pas hésité à tirer des coups de feu en l'air et à lancer «des sortes de cocktails Molotov», d'après la police. [Fabian BIMMER/REUTERS]

Samedi, un homme a enlevé sa fille de 4 ans avant de forcer l’entrée de l’aéroport de Hambourg (Allemagne), en tirant des coups de feu, pour tenter de rejoindre la Turquie avec son enfant. La prise d'otage a pris fin ce dimanche 5 novembre et l'homme a été interpellé.

Le chaos a régné pendant environ dix-huit heures à l'aéroport de Hambourg, en Allemagne. Durant tout ce temps, un père de famille a retenu sa fille de 4 ans dans une voiture sur le tarmac et bloqué tout le trafic aérien. La prise d'otage, liée à un conflit avec la mère de la fillette concernant sa garde, a pris fin ce dimanche 5 novembre.

Cette situation délicate avait commencé samedi soir vers 20h et sa résolution a nécessité des heures de négociations avec le père, un ressortissant turc âgé de 35 ans. Selon la police allemande, il «a fini par quitter son véhicule Audi avec sa fille dans les bras et l'a confiée aux forces d'intervention présentes. Il a ensuite été interpellé sans résistance».

Samedi, le mis en cause, «dans une situation psychique extrême», est d'abord allé au domicile de son ex-compagne pour enlever la fillette avant de prendre la fuite. Il s'est ensuite rendu à l'aéroport d'Hambourg où il a enfoncé une barrière de sécurité avec sa voiture afin de se positionner au pied d'un avion de ligne de la compagnie Turkish Airlines. Il souhaitait monter à bord pour rejoindre la Turquie avec sa fille.

Pour se frayer un chemin, il n'a pas hésité à tirer des coups de feu en l'air et à lancer «des sortes de cocktails Molotov», d'après la police. Aussi, tous les passagers de l'appareil ainsi que l'ensemble de l'aéroport avaient immédiatement été évacués.

L'homme avait déjà fait l'objet d'une enquête pour avoir enlevé sa fille une première fois en mars 2022. Il s'était rendu en Turquie avec elle et la mère de la fillette avait dû se rendre sur place pour la récupérer.

Dans la nuit de samedi à dimanche et pendant une partie de la journée, les forces de l'ordre ont tout mis en oeuvre pour convaincre le mis en cause, armé et soupçonné de détenir des explosifs, de se rendre. Quelque 920 policiers ont été mobilisés dans le cadre de cette opération : unité d'interventions et équipes de négociateurs épaulées par des psychologues.

Des questions sur les conditions de sécurité

Le trafic aérien de l'aéroport de Hambourg a été suspendu samedi soir et n'avait toujours pas repris ce dimanche en fin d'après-midi. Des dizaines de vols ainsi que des milliers de passagers ont été affectés, ce qui a donné lieu à une polémique concernant les conditions de sécurité autour de l'établissement.

Des voix se sont en effet élevées pour déplorer la facilité avec laquelle le preneur d'otage a pu pénétrer sur le tarmac. Sans compter qu'en juillet dernier, des militants écologistes étaient déjà parvenus à bloquer le trafic pendant plusieurs heures sur ce même aéroport, en débarquant à vélo pour protester contre la pollution des avions.

Un expert allemand du trafic aérien, Heinrich Grosbongardt, s'est notamment interrogé auprès du magazine Der Spiegel : «Comment est-il possible qu’un père de famille à bord de son Audi puisse tout simplement enfoncer une barrière et avoir accès ensuite à une zone de haute sécurité ? Comment est-il possible que des activistes de la défense du climat aient pu ces derniers mois couper les grillages barbelés entourant les aéroports de Hambourg, Berlin ou Düsseldorf ?»

Une inquiétude partagée par l'un des responsables du syndicat de policiers allemands, Heiko Teggatz, qui a jugé «difficilement compréhensible que les marchés de Noël soient protégés par des blocs de béton mais que les aéroports, pourtant zones à haut risque de sécurité, soient sécurisés avec dilettantisme».

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités