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Attaques contre Israël : quel est le rôle de l’Égypte dans cette guerre ?

L’Egypte est le premier partenaire arabe d’Israël puisqu’il s’agit du premier pays arabe à avoir fait la paix avec l’Etat hébreu à la suite des accords de Camp David de 1978. [AFP PHOTO / HO / SPA]

Plus d'une semaine après l’offensive du Hamas sur Israël, les yeux du monde entier sont rivés vers le Proche-Orient. Alors que la situation reste très tendue, Le Caire tente de chercher la désescalade dans cette région. L’armée égyptienne est d’ailleurs mobilisée pour surveiller le poste-frontière de Rafah, l’unique point de passage de la bande de Gaza vers l’Égypte.

Samedi 7 octobre dernier, le groupe terroriste du Hamas a mené une offensive surprise sur Israël. À travers une attaque combinant terre, mer et air, les terroristes ont provoqué la mort de plus de 1.300 personnes sur le sol israélien, dont de nombreux étrangers. Mais alors que la tension est à son comble dans la région, l’Egypte, possédant des frontières communes avec Israël et Gaza, a qualifié l'escalade des tensions de «très dangereuse».

De par sa position géographique, ce pays le plus peuplé du monde arabe joue pourtant un rôle clef dans la stabilité de la région. En effet, selon le chef de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine, Michael McCaul, l’Egypte aurait alerté Israël sur des risques de possibles violences «trois jours» avant l’assaut du Hamas.

«Nous savons que l'Egypte a averti les Israéliens trois jours auparavant qu'un événement similaire pourrait se produire», a-t-il déclaré à la sortie d'un briefing au Congrès américain. «Un avertissement a été donné, la question est de savoir à quel niveau», a-t-il réitéré.

Bien que ces propos n’ont jamais été publiquement commentés par l’Egypte, des sources proches des services de renseignements égyptiens auraient «démenti ces informations», relate l’AFP.

Le Caire «favorable à la solution à deux États»

De plus, l’Egypte est le premier partenaire arabe d’Israël puisqu’il s’agit du premier pays arabe à avoir fait la paix avec l’Etat hébreu à la suite des accords de Camp David de 1978. Le pays a en effet servi de médiateur entre Israël et la Palestine lors des précédents conflits à Gaza et tente désormais de faire pression pour, entre-autres, empêcher une nouvelle escalade des combats.

Comme l’évoque le Sénat français dans un rapport informationnel datant de juillet 2023, l'Egypte «œuvre également en faveur d'une relance du processus de paix conformément à une solution à deux Etats, dans le cadre du groupe d'Amman associant également la Jordanie, l'Allemagne et la France».

Puis, ce pays veille, depuis la signature en 2020 des accords d’Abraham prévoyant la normalisation des rapports diplomatiques entre Israël et les Emirats arabes unis d’une part, et Israël et le Bahreïn d’autre part, à ce que le conflit israélo-palestinien ne «perde pas d’influence» et, plus globalement, à sa résolution.

D’autre part, l’Egypte veut protéger ses frontières et met en garde contre un «risque que les Palestiniens soient poussés dans le Sinaï, selon le président Abdel-Fattah Al-Sissi, relayé par Reuters.

Concrètement, à l’heure où Israël bombarde la bande de Gaza, en réponse à l'offensive du Hamas et en application à son droit de se défendre, une centaine de milliers de Gazaouis ont fui la zone en direction de l’Égypte, et plus précisément le poste-frontière de Rafah, seul point de passage construit par les Égyptiens et les Israéliens et contrôlé par le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas. Toutefois, les autorités égyptiennes ont ordonné, mardi 10 octobre, la fermeture de ce point de passage «jusqu’à nouvel ordre».

D’autres menaces régionales

Bien que sa position géographique lui permette de «garder un œil» sur la situation, l’Egypte est néanmoins assiégée par les menaces régionales. On retrouve d’abord la crise libyenne créant une instabilité politico-militaire dans le pays et la mise en place de deux gouvernements différents.

Ensuite, le déclenchement des hostilités au Soudan «a consterné l’Egypte». «Le début des combats en avril a déclenché un fort afflux de réfugiés : 70.000 personnes ont déjà franchi la frontière», a ajouté le Sénat français.

S’ajoutent à cela la menace iranienne et le remplissage par l’Ethiopie du réservoir du barrage de la Renaissance. «L'Egypte craint également la multiplication de plus petits barrages destinés à l'irrigation en Ethiopie, qui aurait pour effet de réduire définitivement le débit du fleuve en Egypte», a noté le Sénat.

Et enfin, l’Egypte est confrontée à la menace turque en Méditerranée, à la crise économique et essentiellement au terrorisme dans le Sinaï, à l’instar des attaques dues à Daesh mais aussi au contexte politique et social local depuis 2011. En juillet  2022, au moins 11 militaires égyptiens ont été tués dans des attaques terroristes.

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