Alors que des manifestations sont prévues ce jeudi 3 août à Niamey, au Niger, le ministère des Affaires étrangères français a appelé les forces de l’ordre nigériennes à garantir la sécurité des «emprises diplomatiques étrangères».
Un devoir diplomatique. Le quai d’Orsay a rappelé aux autorités nigériennes que «la sécurité des emprises et des personnels diplomatiques sont des obligations au titre du droit international et notamment des Conventions de Vienne».
Ainsi, la France a demandé aux forces locales de prendre les dispositions nécessaires pour que la sécurité de son ambassade soit «pleinement garantie» lors des manifestations prévues ce jeudi dans la capitale nigérienne.
C'est précisément une manifestation violente contre l'ambassade de France dimanche dernier à Niamey, qui a conduit, mardi, le gouvernement français à lancer une opération d'évacuation de ses ressortissants.
Au cours de cette manifestation, qui a eu lieu quelques jours après le coup de force de militaires putschistes contre le président nigérien Mohamed Bazoum, des vitres avaient été cassées, et des manifestants pro-putschistes, scandant des slogans anti-français, avaient tenté de pénétrer dans l'enceinte de l'ambassade française.
«Aucune raison objective de quitter le Niger»
Les ressortissants français «n'ont jamais été l'objet de la moindre menace», a déclaré le général Abdourahamane Tiani dans un discours télévisé, à la veille de la fête de l'indépendance du pays, ex-colonie française.
Ce dernier qui a pris le pouvoir à Niamey à la tête de militaires putschistes, a en effet estimé mercredi soir que les Français «n'ont aucune raison objective de quitter le Niger». De son côté, le Quai d'Orsay avait argué que l'espace aérien était fermé et que les Français ne pouvaient plus quitter le pays par leurs propres moyens.
Depuis, les frontières ont été partiellement rouvertes et cinq avions militaires ont été affrétés par l'Armée française pour permettre les évacuations.
Si le ministère des Affaires étrangères n'a pas encore communiqué le nombre total de personnes rapatriées, mercredi soir, il avait indiqué que le quatrième vol portait à 992 le nombre de personnes évacuées, dont 560 Français, «aux côtés de nombreux ressortissants étrangers». L'évacuation se fait sur la base du volontariat, et quelque 600 Français ont manifesté leur souhait de partir.
Les Etats-Unis, quant à eux, ont ordonné mercredi l'évacuation de leur personnel non essentiel à l'ambassade à Niamey, une décision suivie ce jeudi par le Royaume-Uni.