En direct
A suivre

Etats-Unis : l’agent d’entretien coupe l'alimentation d'un congélateur… et détruit 25 ans de recherche scientifique

Les travaux de KV Lakshmi portaient sur la photosynthèse et auraient pu avoir un impact «révolutionnaire» sur le développement futur des panneaux solaires. [Image d'illustration Christophe ARCHAMBAULT / AFP] [Christophe ARCHAMBAULT / AFP]

La Cour suprême du comté de Rensselaer, aux Etats-Unis, doit juger une entreprise de nettoyage dont l'employé a involontairement détruit un important travail de recherche en 2020.

En voulant faire taire une «alarme gênante», un agent d'entretien de l'Institut polytechnique Rensselaer, situé dans l'Etat de New York, a sans le vouloir détruit 25 ans de recherche. En 2020, il a coupé l'alimentation électrique du congélateur d'un laboratoire et causé la perte de toutes les cultures qu'il contenait. Son employeur est aujourd'hui poursuivi par l'Institut, qui réclame plus d'un million de dollars de dommages et intérêts.

D'après l'action en justice intentée ce mois-ci devant la Cour suprême du comté de Rensselaer, l'université reproche à l'entreprise de nettoyage, Daigle Cleaning Services, de ne pas avoir fourni la formation adéquate à son employé. Cité par le Times Union, l'avocat de l'Institut polytechnique Rensselaer, Michael Ginsberg, a déploré leur «négligence» qui a anéanti des travaux au potentiel «révolutionnaire» dans le développement futur des panneaux solaires.

Les faits remontent au 14 septembre 2020, quand l'alarme d'un congélateur du laboratoire du professeur de chimie et biologie chimique KV Lakshmi s'est déclenchée. L'appareil contenait de précieux matériaux de recherche sur la photosynthèse, qui devaient impérativement être stockés à très basse température, autour de -80°C.

«La majorité des spécimens» détruits

Cette alerte sonore signalait une fluctuation de la température mais, d'après le professeur Lakshmi, «les cultures cellulaires, les échantillons et la recherche n'étaient pas endommagés» à ce stade. Contacté pour une réparation d'urgence, le fabricant du congélateur n'avait pu fixer de rendez-vous avant plusieurs jours, en raison de la pandémie de Covid-19.

Entretemps, le congélateur a donc continué de biper et, pour prévenir tout incident, le professeur Lakshmi et son équipe avaient collé un message de prévention sur sa porte, indiquant que l'appareil était en réparation. «Veuillez ne pas le déplacer ou le débrancher. Aucun nettoyage n'est nécessaire dans cette zone, vous pouvez appuyer sur le bouton Alarm/Test Mute pendant 5 à 10 secondes si vous souhaitez couper le son».

Une consigne que l'agent d'entretien a sans doute manqué ou mal comprise puisque, le 17 septembre 2020, il a éteint le disjoncteur du laboratoire dans le but de faire cesser l'alarme qu'il jugeait «gênante». Le lendemain, KV Lakshmi a fait son possible pour conserver le matériel de recherche mais «la majorité des spécimens ont été compromis, détruits et rendus irrécupérables».

Pour sa défense, l'agent d'entretien a assuré qu'il pensait allumer le disjoncteur et non l'éteindre. L'enquête a déterminé qu'il avait commis une erreur dans sa «lecture» du boîtier électrique. Dans son rapport, le personnel de sécurité de l'Institut polytechnique Rensselaer souligne qu'«à la fin de l'entretien» l'homme «ne semblait toujours pas croire qu'il avait fait quelque chose de mal, mais essayait simplement d'aider».

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités