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Sous-marin perdu près du Titanic : les futures expéditions vers l’épave vont-elles être interdites ?

Les cinq passagers à bord du Titan sont décédés dans l'implosion du submersible, selon les autorités Les dangers que représente ce type d’expédition touristiques ont fait naître des questionnements sur leur légitimité. [HANDOUT / OCEANGATE EXPEDITIONS / AFP]

Après la disparition du submersible Titan près de l’épave du Titanic, la question des risques que présente ce type d’expéditions, et celle de leur légitimité, se posent. Vont-elles bientôt être interdites ?

Les cinq passagers du submersible Titan, parti explorer les alentours du Titanic à 3.800 mètres de profondeur et qui avait perdu contact avec la surface, sont décédés dans «l’implosion» du sous-marin, selon les garde-côtes américains. 

«Nous estimons à présent que notre patron Stockton Rush, Shahzada Dawood et son fils Suleman, Hamish Harding et Paul-Henri Nargeolet sont malheureusement morts», a déploré la société américaine OceanGate Expeditions, dans un communiqué, après quatre jours de recherche qui ont captivé le monde entier. 

Les dangers que représente ce type d’expéditions touristiques, et notamment les failles de sécurité répertoriées sur le submersible, ont fait naître des questionnements sur leur légitimité et sur la nécessité ou non d’y mettre fin. 

«Il est temps de se demander sérieusement si les voyages humains vers l'épave du Titanic doivent cesser au nom de la sécurité, alors qu'il reste relativement peu de choses à apprendre de l'épave ou à son sujet», a notamment déclaré Charles Haas, président de la Titanic International Society, organisation à but non lucratif qui participe à la préservation de l’épave et de son histoire, dans un communiqué

«Le rôle des submersibles avec équipage dans la surveillance de l'épave peut maintenant être confié à des véhicules sous-marins autonomes, comme ceux qui ont cartographié le navire et son champ de débris en haute résolution et en trois dimensions l'été dernier», a-t-il ajouté, en rendant hommage aux cinq passagers décédés à bord du Titan. 

De nombreuses expéditions

De nombreuses expéditions ont déjà eu lieu pour observer l’épave du Titanic, qui a sombré dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, la toute première ayant eu lieu en 1987, avec pour objectif de collecter des objets au fond de l’océan. James Cameron, le réalisateur du célébrissime film «Titanic», a lui aussi plongé pour filmer l’intérieur de l’épave. Des sociétés privées, comme OceanGate ont donc saisi l’opportunité de proposer des visites touristiques pour clients fortunés, afin d’observer le gigantesque bateau perdu au fond de la mer. Ces voyages, proposés à plusieurs centaines de milliers d’euros, permettent aussi de financer la recherche sous-marine. 

La multiplication des expéditions a cependant causé des dégâts, notamment du pillage illégal de nombreux objets, la multiplication des déchets autour de l’épave, et parfois même l’endommagement de l’épave lorsque les submersibles s’en approchent de trop près. Des risques pour la sécurité des passagers et pour la préservation du site qui ont obligé les autorités à établir des règles. 

Des traités internationaux

L’épave du Titanic est déjà protégée depuis 2012 par la Convention de l’Unesco sur la protection du patrimoine culturel subaquatique. Cela permet aux États signataires (77 pays ont ratifié le texte, dont la France) de la convention d’interdire la destruction, le pillage, la vente et la dispersion d’objets trouvés sur le site. «L'épave se trouvant dans les eaux internationales, aucun État ne peut revendiquer une juridiction exclusive sur le site», note l’Unesco. 

Pour renforcer cette première protection, en 2020, les États-Unis et le Royaume-Uni ont signé un traité historique qui confère aux deux pays le pouvoir d’autorité ou de refuser les licences aux petits submersibles qui souhaitent entrer dans la coque du Titanic pour des expéditions touristiques ou pour y récupérer des reliques. Les entreprises américaines et britanniques constituent par ailleurs l’essentiel des fabricants de ces petits sous-marins, selon Courrier international

Si certains spécialistes en recherche sous-marine conseillent de mieux réglementer ces expéditions près du Titanic, à l’instar de Bertrand Sciboz, directeur de CERES, dans une interview accordée à la Dépêche du Midi, les autorités américaines et britanniques n’ont pour le moment fait aucune annonce en ce sens. Une enquête est par ailleurs toujours en cours pour comprendre pourquoi le Titan a implosé. 

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