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Corée du Nord : ce que l'on sait sur le satellite espion lancé en juin par le régime

Kim Jong-Un et sa fille Ju Ae, lors du lancement d'un missile intercontinental en avril 2023. [KCNA via REUTERS]

La Corée du Nord a confirmé mardi 30 mai qu'elle allait lancer un satellite militaire espion en juin afin de «faire face aux actions militaires dangereuses des Etats-Unis». Mais selon les autorités japonaises, Pyongyang préparerait un tir de missile déguisé.

un satellite pour rivaliser avec les Etats-Unis

La Corée du Nord a annoncé ce mardi le lancement «en juin» prochain du «satellite de reconnaissance militaire numéro 1» afin de «faire face aux actions militaires dangereuses des Etats-Unis et de leurs vassaux».

Pyong Chol, vice-président de la commission militaire centrale du Parti des travailleurs, cité par l'agence d'Etat KCNA, accuse Washington de mener des «activités hostiles d'espionnage aérien dans la péninsule coréenne et son voisinage».

Les Américains mènent en effet depuis jeudi d'importants exercices conjoints avec la Corée du Sud, à seulement 25 km au sud de la frontière intercoréenne. Les relations entre les deux Corées, toujours officiellement en guerre depuis 1953, sont extrêmement tendues. En février, Séoul avait qualifié la Corée du Nord d'«ennemi» dans un document de défense. 

un missile déguisé ?

Le Japon, informé en premier du projet nord-coréen, suspecte que le lancement d'un supposé satellite dissimule un tir de missile balistique. Selon Tokyo, Pyongyang a informé les garde-côtes japonais du lancement d'une fusée entre le 31 mai et le 11 juin. Le projectile devrait retomber dans une zone située quelque part entre la mer Jaune, la mer de Chine orientale et l'est de l'île de Luçon aux Philippines, des lieux généralement désignés pour la chute de débris ou d'étages de fusées.

«Même s'il est décrit comme un satellite, un lancement utilisant la technologie des missiles balistiques constituerait une violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies» et menacerait la sécurité de la population, a averti lundi le Premier ministre japonais, Fumio Kishida. Le ministère japonais de la Défense a donné l'ordre d'abattre tout missile balistique dont la chute sur son territoire terrestre ou maritime serait confirmée, précisant avoir déployé à cet effet des missiles intercepteurs SM-3 et de type Patriot PAC-3.

La Corée du Nord a déjà testé en 2012 puis en 2016 des missiles balistiques, qu'elle avait qualifiés de lancements de satellites et qui avaient survolé le département insulaire d'Okinawa, dans le sud du Japon.

«Le prétendu "lancement de satellite" de la Corée du Nord constitue une grave violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies interdisant tous les lancements utilisant la technologie des missiles balistiques, et il s'agit d'un acte clairement illégal qui ne peut être justifié sous aucun prétexte», a lui aussi déclaré le ministère sud-coréen de la Défense dans un communiqué.

des satellites espions de plus en plus nombreux

Les satellites espions se multiplient dans l'espace, bien qu'ils soient pour l'instant réservés à un cercle restreint de grandes puissances comme les Etats-Unis, la Chine ou la Russie.

Côté français, deux satellites-espions «CSO» sont actuellement en orbite. Un troisième, qui devait être lancé fin 2022, est désormais «prévu en 2024», selon le gouvernement. Le 25 mai dernier, les députés ont par ailleurs voté en faveur du déploiement d'ici à 2030 d'un satellite d'observation militaire de nouvelle génération, «Iris», ajouté au projet de loi de programmation militaire (LPM) en cours d'examen à l'Assemblée nationale. 

La France dispose également de trois satellites «CERES», dédiés au renseignement d’origine électromagnétique, qui visent à détecter les signaux radars et les outils de télécommunication adverses. Ils seront remplacés à partir de 2028 par une nouvelle génération de satellites, «Céleste».

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