D'après le Times, l'ancien Premier ministre britannique Boris Johnson aurait inclus son père dans une liste de personnalités à anoblir avant de démissionner de son poste.
Démissionnaire du poste de Premier ministre du Royaume-Uni le 5 septembre 2022, Boris Johnson s’est offert un dernier privilège avant de céder sa place à Liz Truss. Selon une information du Times, l’ancien maire de Londres aurait ajouté Stanley Johnson, son père, dans une «liste des honneurs» facilitant un anoblissement.
Un paternel connu pour ses frasques
Cette révélation du Times n’est pas anodine : la liste, dotée d'une centaine de noms, a été établie par le fils pour son père au moment de son départ du 10 Downing Street. Mais surtout, elle fait polémique en raison du statut de Stanley Johnson, qui pourrait donc prétendre à un titre de «Sir», alors qu’il est visé par des accusations d’agressions sexuelles depuis 2021 par deux femmes : la journaliste Ailbhe Rea et la députée conservatrice Caroline Nokes.
Ces dernières accusent le père de l’ancien Premier ministre de les avoir touchées lors de conférences des Tories, en 2003 et 2019. L’ancien député européen, naturalisé français depuis mai 2022, a également été accusé de violences conjugales à l'encontre de la mère de Boris Johnson dans les années 1970.
L'opposition dénonce un scandale
Face à ces accusations d’agressions sexuelles, ni Boris Johnson, ni Stanley Johnson n'ont souhaité s'exprimer. Du côté de l’opposition, cette annonce fait scandale : «C’est ridicule. Un ex-Premier ministre décerne des honneurs à son père, mais pour quels services rendus ?», a déclaré Keir Starmer, chef du Labour Party, ajoutant qu’il s’agissait d’une décision «scandaleuse».
La révélation de cette information a alimenté les accusations de népotisme visant régulièrement le Parti conservateur au pouvoir, et en particulier l'ex-dirigeant. Ce dernier avait notamment accordé, en 2020, un statut de «paire du Royaume-Uni» à son frère, Jo Johnson, lui permettant de siéger à la Chambre des Lords.