Les autorités iraniennes ont annoncé jeudi 5 janvier avoir fermé l’Institut français de recherche en Iran (IFRI), en réponse à des caricatures visant le guide suprême du pays, Ali Khamenei.
Des caricatures jugées «insultantes». L'Iran a annoncé ce jeudi la fermeture de l’IFRI (Institut Français de Recherche en Iran), après la publication par Charlie Hebdo de caricatures sur le guide suprême du pays, Ali Khamenei.
«Le ministère met fin aux activités de l'Institut Français de Recherche en Iran comme une première étape», a expliqué un communiqué du ministère iranien des Affaires étrangères, sans détailler la suite des sanctions. Dès mercredi, après la parution du journal satirique français, la république islamique avait averti Paris qu'elle réagirait.
Charlie Hebdo avait lancé un concours de caricature concernant Ali Khamenei, en soutien à la révolte des Iraniens pour abolir l’obligation du port du voile dans le pays. «Plus de 300 dessins ont été reçus ainsi que des milliers de menaces», a annoncé le journal. Un numéro spécial a ainsi été publié, sous le titre «Mollah retournez d’où vous venez».
Par #Biche pic.twitter.com/liMBG8yrwr
— Charlie Hebdo (@Charlie_Hebdo_) January 4, 2023
Les mollahs, ces responsables religieux islamiques, sont pris pour cible par la révolte d’une partie de la population iranienne, depuis la mort de Mahsa Amini, à la suite de son arrestation par la police des mœurs. Ce fait a déclenché un large mouvement populaire, dont la revendication principale est d’abolir l’obligation du port du voile dans l’espace public. Des centaines de manifestants ont été tués.
L’IFRI, situé dans le centre de Téhéran, avait été fermé durant de longues années. Il avait rouvert sous la présidence du modéré Hassan Rohani (2013-2021), comme un signe du réchauffement des relations entre la France et l'Iran, a rappelé l’AFP. Il comprend notamment une riche bibliothèque, utilisée par les étudiants de la langue française et des universitaires iraniens.