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Etats-Unis : après un quadruple meurtre d’étudiants, le FBI et 75.000 internautes mènent l’enquête

Le crime a eu lieu dans une maison occupée par des étudiants à Moscow, dans l'Idaho. [AP]

L'Idaho, petit Etat rural de l'Ouest américain, est en émoi après le meurtre de quatre étudiants dans une colocation. Alors que la police semble à la peine pour retrouver les coupables, des internautes mènent eux aussi l'enquête.

Quatre étudiants tués dans une même maison, zéro suspect et une police qui patine : c'est l'histoire qui secoue l'Etat américain d'Idaho et passionne les enquêteurs en herbe.

Les faits remontent au dimanche 13 novembre. Il est 11h58, quand les services de secours reçoivent un appel d'étudiants au 1122 King Road à Moscow, bourgade située au milieu des collines de cet Etat rural du nord-ouest américain.

Sur place, les policiers découvrent quatre cadavres : deux au premier étage, deux au second. Les corps de Kaylee Goncalves, Madison Mogen - toutes deux 21 ans -, Xana Kernodle et Ethan Chapin - 20 ans chacun et en couple - sont lardés de coups de couteau. Aucune trace de crime sexuel n'est relevée mais certaines des victimes portent des blessures de défense.

tués dans leur sommeil

Selon les premiers éléments de l'enquête, ces étudiants sans histoire ont été tués dans leur sommeil, sans que cela ne réveille leurs deux autres colocataires dans cette maison blanche de trois niveaux. Tous avaient fait la fête la veille.

Rapidement, une centaine d'enquêteurs de la police locale, de celle de l'Etat et du FBI sont mobilisés. Ils collectent 113 scellés, 4.000 photographies et plus de 5.000 éléments de preuve.

Mais «il n'y a pour l'instant aucun suspect connu, aucune arrestation ni aucune arme retrouvée», selon la police.

peur sur le campus

Le fait divers alimente la peur sur le campus de l'Université de l'Idaho. De nombreux étudiants se sont réfugiés chez leurs parents, poursuivant leurs études à distance, loin d'une ville où se sont multipliées les patrouilles de police et la sécurité autour des écoles.

Une angoisse dopée par le discours fluctuant des autorités. C'est un «crime passionnel», avait d'abord déclaré le maire de Moscow au lendemain des meurtres, avant de revenir sur ses propos.

Le jour suivant, la police rassurait en affirmant qu'il n'y avait «pas de danger» pour les habitants, l'attaque étant «isolée et ciblée», puis a rétropédalé, se faisant plus évasive. Samedi, quatre semaines après, elle appelait encore le public à «se déplacer en groupe».

les enquêteurs silencieux, les internautes prennent le relais

Les enquêteurs se gardent également de rendre publics nombre de détails : où ont été précisément retrouvées les victimes ? Quelles sont leurs plaies ? Quels traces, empreintes, échantillons d'ADN ont été collectés ? Quelle est la teneur du premier appel aux secours?

Ces questions sans réponse ont poussé des milliers d'internautes à mener leurs propres enquêtes, dans la plus pure tradition des «true crime» américains.

Sur une branche du forum géant Reddit, des milliers d'apprentis enquêteurs élaborent ainsi toutes sortes de spéculations, dissèquent à leur manière des images de vidéo surveillance, voire certains se rendent sur place. Même phénomène sur Facebook, où un groupe de 75.000 membres est dédié à l'affaire.

Résultat, parallèlement au travail d'enquête, la police consacre désormais l'essentiel de ses communiqués à démentir des hypothèses farfelues. Jusqu'à ce que le mystère soit élucidé.

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