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Inde : des femmes forcées de se faire enlever l’utérus pour rester productives dans les champs

Certaines Indiennes ont expliqué qu’elles souffraient de douleurs récurrentes au ventre, parfois très violentes, mais elles ne peuvent pas arrêter le travail. [Rohit UMRAO / AFP]

Dans la région de Beed, en Inde, des femmes sont forcées de subir une hystérectomie, c’est-à-dire une ablation de l’utérus, dans le but de pouvoir continuer de travailler sans contrainte, dans les champs de canne à sucre.

Il en va de leur survie économique. Dans l’état du Maharashtra en Inde, des femmes travaillant dans les champs de cannes à sucre, n’ont pas d’autres choix que de subir une ablation de leur utérus pour ne pas perdre leur travail.

Approchées par une équipe de France 2, des Indiennes ont expliqué qu’elles souffraient de douleurs récurrentes au ventre, parfois très violentes», provoquées en partie par des menstruations douloureuses. Durant ces périodes de souffrance, les coupeuses de canne à sucre ne peuvent pas aller au travail. Mais ces absences ont un prix.

Le «mukadam», qui est l’homme chargé de leur recrutement et de vérifier leur productivité, a également été interrogé. Selon lui, les douleurs dont souffrent ces femmes, peuvent être soulagées par une intervention chirurgicale, qui est l’hystérectomie.

L’homme, employé par la plantation, a ainsi assumé recommander aux travailleuses de se faire retirer leur utérus, pour éviter d’avoir mal mais aussi pour diminuer le risque d’avoir un cancer, bien qu’il soit faible. À noter que c'est aux Indiennes de prendre en charge le coût de leur opération.

«Il nous frappe»

Et s’il a indiqué conduire lui-même les femmes souffrantes à l’hôpital, ces dernières ont reproché à leur recruteur «de leur crier dessus si elles ne travaillent pas assez». «Il nous frappe aussi très fort. Même quand on va très mal, il nous frappe. Le mukadam hurle à nos maris qu’on ne travaille pas assez dur, et qu’il faut rembourser nos salaires», ont ainsi confié certaines d'entre elles.

Ces ablations de l’utérus proposées à ces femmes, semblent surtout être un moyen d’assurer leur productivité, puisqu’elles n’ont plus leurs règles, donc plus de douleurs, et surtout, elles ne peuvent plus avoir d’enfant, les rendant entièrement disponibles pour leur travail.

Sous la pression et par crainte de perdre leur emploi, la plupart de ces Indiennes, dont beaucoup sont encore très jeunes, finissent malheureusement par céder à ce chantage.

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