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Mali : l'armée et le groupe Wagner accusés d'avoir commis un massacre

mali Depuis le début de l’année 2022, le Mali est le théâtre d’une «multiplication d’exactions», s’inquiète encore le Quai d’Orsay. [FLORENT VERGNES / AFP]

Ce lundi 4 avril, la France s’est déclarée «gravement préoccupée» par de possibles exactions commises au Mali par des soldats maliens alliés aux mercenaires du groupe privé russe Wagner.

L'armée malienne a affirmé, dans un communiqué publié le 1er avril dernier, avoir tué «203 combattants» de «groupes armés terroristes» lors d'une opération menée du 23 au 31 mars «dans la zone de Moura à 17 kilomètres au nord-est de Kouakjourou dans le cercle de Djenné».

L’état-major invitait dans la foulée «les populations à la retenue contre les spéculations diffamatoires à l’encontre» des forces armées maliennes.

Mais leur version des faits est contestée unanimement à l’international, d’autant qu’aucun bilan n’a pu être vérifié par l’Agence France-Presse.

Réactions unanimes

Dans un communiqué, le Quai d’Orsay s’inquiète de la mort de «centaines de civils» lors de ces «exactions massives». Ces dernières intervenant, en outre, dans un contexte où les forces françaises antijihadistes Barkhane quittent progressivement le pays.

La diplomatie française appelle ainsi à «l’ouverture rapide d’enquêtes pour traduire les auteurs de ces actes en justice». Elle souligne que «la lutte contre les groupes terroristes qui opèrent au Sahel ne saurait en aucun cas justifier des violations des droits de l’homme».

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a lui souligné l’importance de faire la lumière sur les conditions de ces opérations anti-terroristes, qualifiant de «troublants» les «témoignages sur les décès de centaines de personnes».

Des affrontements dénoncés par les ONG

Depuis le début de l’année 2022, le Mali est le théâtre d’une «multiplication d’exactions», s’inquiète encore le Quai d’Orsay, réalisées en toute impunité.

Les violences jihadistes ont fait des dizaines de morts civils au cours des dernières semaines dans le centre-est du Mali. Parallèlement, des ONG et d'ex-rebelles incriminent les forces armées maliennes pour des exactions présumées.

Le haut-représentant de l’Union européenne, Josep Borrell, a jugé «essentiel que la Minusma (mission de l’ONU, ndlr) puisse avoir accès» aux éléments nécessaires pour «épauler les autorités de transition dans leur enquête».

«Le comportement exemplaire de l’Etat et de ses forces de sécurité, dont le mandat premier est de protéger les populations civiles, ne peut souffrir d’aucune exception», a-t-il conclu.

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