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Qui est Txai Surui, le nouveau visage de l’Amazonie qui poursuit le combat du chef Raoni ?

Txai Surui défend activement l'environnement et les peuples autochtones d'Amazonie.[Paul ELLIS / AFP]

Née au cœur de la forêt amazonienne, Txai Surui, de son nom complet Walelasoetxeige Paiter Bandeira Surui, a quitté son village brésilien pour se rendre à Glasgow le 31 octobre 2021. Lors de son discours d’ouverture de la COP26, elle a plaidé la cause des indigènes et a défendu la protection de la planète. Elle est alors devenue la nouvelle militante à suivre.

«Aujourd’hui, le climat se réchauffe, les animaux disparaissent, les rivières meurent et nos plantations ne fleurissent plus comme avant. La Terre parle. Elle nous dit que nous n'avons plus le temps. Les peuples autochtones sont en première ligne de l'urgence climatique, et nous devons être au centre des décisions qui se prennent ici. (…) Ce n'est pas en 2030 ou en 2050, c'est maintenant !», a martelé Txai Surui durant la COP26.

Militante 2.0, la jeune femme de 24 ans, en passe de décrocher son diplôme de droit, se sert d’Instagram pour dénoncer les agissements du gouvernement brésilien et pour partager les actions coup de poing qu’elle mène avec quelques autres jeunes indigènes engagés.

En avril 2021, elle a, par exemple, porté plainte contre l’État brésilien pour non-respect de ses objectifs climatiques. Elle est également l’une des co-fondatrices du mouvement Fridays for Future au Brésil. Très impliquée dans le combat pour la protection des terres des indigènes, Txai Surui a mené de nombreuses mobilisations contre la déforestation et l’exploitation minière de l'Amazonie.

Une histoire de famille

Cette ferveur à défendre l’environnement et les peuples indigènes ne lui est pas venue de nulle part. Digne héritière des idéologies du chef Raoni, elle est la fille d’Almir Narayamoga, chef de la tribu Paiter Surui qui vit dans l’État du Rondônia. Il est l’une des figures emblématiques du Brésil dans la lutte contre les exploitants forestiers illégaux. Cependant, victime de menaces de mort, il a dû se réfugier aux États-Unis avec Ivaneide Bandeira Cardozo, la mère de Txai Surui. Quelques temps plus tard, tous les deux sont retournés dans leur tribu, sous protection des forces spéciales, rapporte Le Parisien.

Ivaneide Bandeira Cardozo est elle aussi une femme engagée. Elle a co-fondé l’association Kanindé. Cette ONG rassemble des personnes de différents peuples brésiliens afin d'unir leur force pour lutter contre les activités illégales en Amazonie et pour défendre une meilleure protection de leurs droits.

Un engagement dangereux

Lors de son discours à Glasgow, Txai Surui a révélé être, comme son père, la cible de menaces d’anonymes, mais aussi des autorités brésiliennes qui, selon elle, n’apprécient pas qu’elle se soit rendue à la COP26. Mais cela n’impressionne pas Txai Surui. «Je n'ai pas peur, car ce que vivent les peuples indigènes au Brésil est bien plus dangereux que les messages sur Internet».

Les agissements du gouvernement brésilien ayant été dénoncés par Txai Surui devant le monde entier, Jair Bolsonaro a rapidement pris la parole suite au discours de la jeune indigène. «Ils se plaignent que je ne sois pas allé à Glasgow. Ils ont emmené une Indienne là-bas, pour remplacer Raoni (malade, il n’a pas pu s’y rendre, NDLR), et attaquer le Brésil. (…) Personne ne critique son propre pays», a-t-il fustigé.

Ce combat pour défendre la planète et les 215 peuples indigènes d’Amazonie est important pour Txai Surui. Elle est toutefois consciente que cela peut la mettre en danger. Un de ses amis, Uru-Eu-Wau-Wau a été assassiné en 2020. Comme elle, il militait contre la déforestation du Rondônia.

Pour le moment, la jeune indigène vit à Porto Velho, la capitale de l’État du Rondônia, afin de finir ses études. Elle compte bien retourner dans son village une fois son diplôme en main afin de pouvoir mieux défendre son peuple.

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