Pas question de se laisser distancer dans la course aux étoiles. Ce lundi 6 décembre, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a annoncé que l'entreprise européenne ArianeGroup allait développer un mini-lanceur réutilisable. Il s'agit notamment de concurrencer les américains de SpaceX, pionniers de cette technologie.
Pour présenter la nouvelle stratégie spatiale de la France, Bruno Le Maire s'est rendu sur le site d'ArianeGroup à Vernon, dans l'Eure, en Normandie. Là où sont testés les moteurs des grosses fusées Ariane.
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— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) December 6, 2021
L'Europe a «manqué le virage du lanceur réutilisable, nous n'y avons pas cru, nous avons pris du retard par rapport à nos partenaires américains qui ont développé SpaceX et Falcon 9, et ce retard il faut le rattraper», a déclaré le ministre de l'Economie.
La technologie des mini-lanceurs doit être développée pour «pouvoir être opérationnel[le] en 2026». Pour accomplir ce nouveau défi, le site de Vernon va voir ses effectifs augmenter. Comptant «un peu plus de 800 emplois» à l'heure actuelle, «il y en aura près de 1.000» à horizon 2025, a promis Bruno Le Maire. Une nouvelle rassurante pour les salariés normands, inquiétés par les récentes annonces d'ArianeGroup. En septembre dernier, l'entreprise avait en effet annoncé la suppression de 600 postes, en France et en Allemagne.
D'autres projets réservés à la France
Le site de Vernon va tout de même perdre le moteur Vinci, l'un de ceux équipant Ariane 6, mais se voit attribuer dans le même temps le futur moteur lourd Prometheus et l'activité «turbopompes». Sans oublier le développement du mini-lanceur réutilisable, qui sera néanmoins en concurrence avec d'autres projets européens, en particulier allemands. En parallèle, le site de Vernon a aussi été choisi pour déployer une production d'hydrogène à partir de sources d'électricité renouvelable.
Ces nouveaux projets n'éclipsent pas pour autant la préparation des futurs lanceurs lourds Ariane 6, actuellement en cours. ArianeGroup, coentreprise entre Safran et Airbus, a prévu leur tir inaugural de qualification au second semestre de l'année prochaine.