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Honduras : l'ex-première dame Xiomara Castro en passe de devenir présidente

La candidate à la présidence du Honduras pour le parti Libertad y Refundacion (LIBRE), Xiomara Castro, réagit au siège du parti après les élections générales à Tegucigalpa, le 28 novembre 2021. La candidate à la présidence du Honduras pour le parti Libertad y Refundacion (LIBRE), Xiomara Castro, réagit au siège du parti après les élections générales à Tegucigalpa, le 28 novembre 2021. [Luis ACOSTA / AFP]

Après avoir revendiqué la victoire dimanche à l'élection présidentielle du Honduras, Xiomara Castro s'est fait un nom en prenant la tête des manifestations contre le coup d'Etat, fomenté en 2009 par les milieux d'affaires et les partis de droite avec le soutien de l'armée, qui a renversé son mari, le président de gauche Manuel Zelaya.

Issue d'une famille catholique de la classe moyenne, l'oratrice s'est forgé sa popularité en prenant la défense des plus déshérités dans un pays où plus de la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

Dans ce pays d'Amérique centrale profondément conservateur et à la tradition machiste, la candidate est parvenue à surmonter le double handicap d'être qualifiée par ses opposants de «communiste» et de marionnette de son mari. Elle avait épousé ce dernier à l'âge de 16 ans avec qui elle a eu quatre enfants.

Au-delà d'un vote d'adhésion, Xiomara Castro, qui défend un «socialisme hondurien démocratique» a surtout bénéficié d'un vote sanction contre le parti de droite au pouvoir, selon l'analyste Raul Pineda, ancien député du Parti National. «Les gens ne voteront pas pour Xiomara, mais contre (le président sortant) Juan Orlando Hernandez et ce qu'il représente», avait-il prédit.

«Occasion historique»

Le sociologue Eugenio Sosa, professeur à l'Université Nationale a expliqué que «Xiomara n'avait jamais imaginé se présenter à la présidence et de pouvoir gagner, c'est le coup d'Etat (contre son mari) qui lui a donné cette occasion historique». Désormais, elle devrait prouver que son mari n'est pas «le pouvoir derrière le trône. Je crois qu'elle peut nous surprendre», a-t-il ajouté.

«Doña Xiomara n'est pas 'Mel' (Manuel) Zelaya. Nous la connaissons depuis longtemps, c'est une dame sérieuse», a estimé Juan Carlos Sikaffy, le président du Cohep, l'organisation du patronat hondurien. Après son mariage, elle a assisté son mari en administrant ses fermes, ses élevages de bétail et ses exploitations forestières.

«Xiomara est une femme douce, mais elle a un fort caractère», dit d'elle l'ancien chef d'Etat. «Elle m'a accompagné merveilleusement et sans son appui je n'y serai pas arrivé (à la présidence). Et le destin c'est comme ça : maintenant, c'est moi qui lui apporte mon soutien», conclut-il.

Au soir de sa victoire elle a «tendu la main à (ses) opposants». «Je n'ai pas d'ennemis», a-t-elle lancé à l'intention de ceux qui ont tenté de la discréditer en la taxant de «communiste» et ont dénoncé ses propositions de légaliser l'avortement thérapeutique et le mariage homosexuel... des thèmes particulièrement polémiques dans un pays où la population se répartit de manière quasi égale entre Eglise catholique et obédiences évangéliques.

Déjà candidate en 2013, battue d'une courte tête par Juan Orlando Hernandez, cette fois, Xiomara Castro est parvenue à réunir une coalition de partis de gauche et de centre gauche. Elle a aussi bénéficié de soutiens de poids, dont celui de Salvador Nasralla, une star de la télévision qui avait échoué de peu en 2017 face au président sortant, réélu lors d'un scrutin marqué par des accusations de fraude.

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