La réunion des dirigeants du G20 à Rome a permis d'obtenir des résultats «tangibles» sur le climat, la pandémie de Covid-19 et l'économie selon le président américain Joe Biden.
«Je crois que nous avons réalisé des progrès tangibles, en partie grâce à la détermination que les États-Unis ont amenée à la table» des discussions, a indiqué dimanche le chef d'État américain Joe Biden lors d'une conférence de presse.
Les dirigeants des 20 pays les plus riches de la planète ont réussi à se mettre d'accord sur le climat et la taxation des multinationales, tout en s'engageant sur la relance post-pandémie et l'aide aux pays pauvres.
Au G20, rien n’était écrit d’avance. Les tensions, risques de division ou de diversion étaient là. Mais nous devions nous engager. Nous l’avons fait. Merci aux Italiens, cher Mario Draghi, pour l’organisation et la réussite de ce G20 à Rome. pic.twitter.com/LZgyEC6ckx
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 31, 2021
Un communiqué a été publié dimanche à l'issue de la réunion qui a duré deux jours à Rome.
Climat
Sur la question cruciale du climat, le G20 a réaffirmé l'objectif de l'accord de Paris, à savoir «maintenir l'augmentation moyenne des températures bien en-dessous de 2 degrés et poursuivre les efforts pour la limiter à 1,5 degré au-dessus des niveaux pré-industriels».
La France y était déjà engagée. Aujourd’hui, tous les pays du G20 affirment vouloir agir pour limiter la hausse des températures à 1,5°C. C’est l’objectif le plus ambitieux que nous nous étions fixé à Paris en 2015. On avance ! Rendez-vous demain à la #COP26.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 31, 2021
Les pays du G20 se sont également entendus pour arrêter «d'ici la fin de 2021» de subventionner de nouveaux projets de centrales électriques au charbon, mais seulement à l'étranger.
Les pays du G20 annoncent la fin du financement international des centrales à charbon dès cette année. C’est historique. Nous y sommes !
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 31, 2021
Quant à la date à fixer pour atteindre la neutralité carbone, 2050 ou 2060, le «milieu du siècle» est la formulation retenue par le G20. Un horizon moins précis que la date de 2050 voulue notamment par la présidence italienne du G20.
Le G20 a réaffirmé son engagement de «viser à mobiliser ensemble 100 milliards de dollars par an (...) jusqu'en 2025» pour permettre aux pays en développement de faire face au changement climatique.
Les pays du G20 réaffirment leur engagement de porter la finance climat à 100 milliards de dollars par an. Ils s’engagent à accompagner la transition énergétique et la sortie du charbon de leurs économies. On avance !
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 31, 2021
Pour la première fois les dirigeants évoquent aussi «l'utilisation de mécanismes de tarification du carbone», alors que le Fonds monétaire international (FMI) presse les pays les plus pollueurs à adopter un prix plancher du carbone pour combattre le changement climatique.
Taxation internationale
Les pays du G20 ont entériné l'accord sur la taxation internationale, qui ambitionne de mettre fin aux paradis fiscaux, les dirigeants saluant «une réussite historique à travers laquelle nous établirons un système fiscal international plus stable et plus juste».
Cet accord avait été conclu début octobre sous l'égide de l'OCDE par 136 pays, qui représentent plus de 90% du PIB mondial. La réforme devrait permettre à ces pays de dégager environ 150 milliards de dollars de recettes supplémentaires par an grâce à un impôt minimal de 15% sur les multinationales.
Un État pourra taxer les profits d'une de ses entreprises nationales, qui aurait été imposée à l'étranger à un taux inférieur, à ce taux minimum afin de compenser l'écart.
L'autre volet consiste à réaffecter une part de l'impôt sur les bénéfices payés par les multinationales aux pays où elles réalisent leurs activités. L'impôt ne sera donc plus dû uniquement là où leurs sièges sociaux sont installés.
Objectif : éviter que les multinationales et surtout les Gafa (acronyme désignant les géants Google, Amazon, Facebook et Apple) paient des impôts dérisoires au regard de leurs revenus.
Aide aux pays en développement
Les pays du G20 s'engagent à reverser aux pays vulnérables 100 milliards de dollars sur le montant global de 650 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux (DTS) émis par le FMI pour affronter la crise causée par la pandémie. Les promesses de dons s'élèvent jusqu'ici à environ 45 milliards de dollars.
A ce jour, 50 pays sur les 73 éligibles ont demandé et obtenu un report du paiement des intérêts, pour un montant de 12,7 milliards de dollars, selon des estimations préliminaires.
Pandémie et vaccins
«Pour contribuer à atteindre les objectifs mondiaux de vacciner au moins 40% de la population dans tous les pays d'ici fin 2021 et 70% d'ici mi-2022», comme le recommande l'OMS, les pays du G20 s'engagent à prendre des «mesures pour aider à renforcer la fourniture de vaccins et de produits médicaux de base dans les pays en développement».
To accelerate vaccination; to stop restricting the export of doses; to have vaccine production on every continent: these were our three messages at the G20 for defeating the pandemic. pic.twitter.com/LQ2BORr1Rt
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 31, 2021
Dans ce but, le G20 promet d'«éviter les restrictions aux exportations et à accroître la transparence et la visibilité dans la livraison des vaccins».
Reprise post-pandémie
Les dirigeants du G20 s'engagent à «éviter de retirer prématurément des mesures de soutien» afin de «continuer à soutenir la reprise», tout en surveillant l'inflation.
Les Banques centrales «agiront si besoin pour remplir leur mission, au nombre desquelles la stabilité des prix».
Les pays du G20 resteront «vigilants sur les défis mondiaux qui ont un impact sur nos économies, telles que des perturbations dans les chaînes d'approvisionnement».