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Le président du Salvador se qualifie de «dictateur le plus cool du monde»

Nayib Bukele a été élu à la présidence du Salvador en 2019 Nayib Bukele a été élu à la présidence du Salvador en 2019. [EL SALVADOR'S PRESIDENCY PRESS OFFICE / AFP]

Pour se moquer de ses adversaires politiques, qui lui reprochent ses penchants autoritaires, le président du Salvador, Nayib Bukele, s’est décrit comme «le dictateur le plus cool du monde» dans sa biographie Twitter.

La population et la presse se sont même demandé si le compte officiel du chef de l’Etat n’avait pas été piraté, ce qui expliquerait ce changement. Pourtant, contacté par l’AFP, la présidence a bien confirmé que Nayib Bukele avait lui-même écrit cette biographie sur le réseau social.

Une provocation qui vise directement ses adversaires politiques, qui l’accusent de corruption. La majorité présidentielle a gagné les élections législatives cette année, et immédiatement après sa prise de fonction, l’Assemblée législative a destitué cinq juges de la Cour Suprême, qui avaient exprimé des désaccords avec le président salvadorien.

Les nouveaux juges mis à leurs places ont annulé ce qui avait longtemps été interprété comme une interdiction par la constitution d’une réélection présidentielle consécutive, ouvrant ainsi la voie à un potentiel deuxième mandat pour Nayib Bukele, ce qui était donc jusqu'ici prohibé. De quoi faire bondir ses opposants et le secteur judiciaire. 

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Capture d'écran Twitter, @nayibbukele

«Ici il n'y a pas de dictature»

Le président a également signé deux décrets la semaine dernière qui obligent les juges et procureurs à quitter leurs fonctions et partir à la retraite, passé 60 ans, ou bien après trente ans d'exercice professionnel, ce que ses opposants ont qualifié de véritable «purge». 

S’il bénéficie d’une très forte popularité depuis son élection en 2019, le président salvadorien concentre tout de même les critiques. De nombreux opposants sont descendus dans les rues ce mois-ci pour protester contre la décision du chef de l’Etat de faire du bitcoin la nouvelle monnaie légale du pays, avec le dollar. 

«Ici il n'y a pas de dictature, il y a une démocratie qui s'est exprimée librement dans les urnes, et plutôt deux fois qu'une», avait déclaré le Nayib Bukele la semaine dernière, lors du bicentenaire de l’Indépendance d’Amérique centrale. Comme le souligne le quotidien espagnol El País, il avait même déclaré en mars dernier : «Le Salvador ne sera pas une dictature, comme certains activistes, analystes, journalistes et politiciens qui n'ont pas été élus voudraient le faire croire.»

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