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Cuba : au moins un mort et une centaine d'arrestations lors des manifestations anti-gouvernementales

Cuba a connu lundi des manifestations contre le gouvernement.[Brendan Smialowski / AFP]

Un homme est mort et plus d'une centaine de personnes restaient détenues mardi à Cuba, alors que le réseau internet mobile est toujours coupé, deux jours après des manifestations contre le gouvernement, qui nie une «explosion sociale» sous les critiques de Washington.

L'homme, âgé de 36 ans, est décédé alors qu'il participait à une manifestation lundi dans le quartier de La Güinera, dans la banlieue de La Havane, où des affrontements ont eu lieu entre manifestants et policiers. Le ministère de l'Intérieur a déclaré qu'il «regrettait ce décès». Plusieurs personnes ont été blessées.

Comme le président Miguel Diaz-Canel avant lui, le ministre des Affaires étrangères Bruno Rodriguez a accusé Washington d'être à l'origine, via sa politique de sanctions et une campagne sur internet, des manifestations inédites qui ont éclaté dimanche sur l'île socialiste dans une quarantaine de villes et villages aux cris de «Nous avons faim», «Liberté» et «A bas la dictature».

Mardi, quelque 130 personnes étaient emprisonnées ou signalées comme disparues, selon une liste nominative publiée sur Twitter par le mouvement contestataire San Isidro.

Un calme apparent ce mardi

Parmi les personnes détenues, se trouvent José Daniel Ferrer, Manuel Cuesta Morua et Berta Soler, trois des principaux dissidents du pays, ainsi que Camila Acosta, une Cubaine de 28 ans, selon le journal madrilène ABC, avec lequel elle collaborait depuis six mois.

Alors qu'aucun chiffre officiel n'a été publié concernant les arrestations, des familles ont tenté mardi d'obtenir dans les commissariats de la capitale des informations sur leurs proches arrêtés.

Un calme apparent régnait mardi dans la capitale, toujours sous forte présence policière, militaire et d'agents civils. Mais l'internet mobile, moteur des mobilisations, était toujours coupé. L'observatoire spécialisé Netblocks a signalé des perturbations à Cuba sur les principaux réseaux sociaux et plateformes de communications, comme Whatsapp et Facebook.

Washington a appelé au rapide rétablissement de «tous les moyens de communication, en ligne et hors ligne». «Fermer les voies d'information (...) ne répond en rien aux besoins et aux aspirations légitimes du peuple cubain», a déclaré le porte-parole du département d'État, Ned Price.

Les États-Unis ont indiqué cependant qu'ils ne laisseraient pas entrer les Cubains qui tenteront de fuir par la mer leur pays en crise.

Signe de la gravité de la situation, Raul Castro, 90 ans, qui avait laissé les rênes du Parti communiste (PCC, unique) en avril à Miguel Diaz-Canel, a dû sortir de sa retraite. 

Il a participé dimanche à une réunion du Bureau politique du Comité central du PCC dans laquelle «ont été analysées les provocations orchestrées par des éléments contre-révolutionnaires, organisés et financés depuis les États-Unis avec des objectifs de déstabilisation», a indiqué mardi le journal Granma.

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