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Gaspillage alimentaire : près d'un milliard de tonnes de nourriture jeté chaque année, selon l'ONU

La pollution émise pour la production de ces aliments non consommés est donc vaine.[GEORGES GOBET / AFP]

Chaque année, près d'un cinquième (17%) de la nourriture disponible pour les consommateurs est jeté à la poubelle. Selon un rapport du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), publié vendredi 5 mars, cela représente 931 millions de tonnes de denrées perdues, et un impact conséquent sur l'environnement.

Ces chiffres correspondent aux données enregistrées pour l'année 2019. Ils montrent notamment que le gaspillage alimentaire a lieu partout dans le monde puisque, selon l'étude, les 54 pays étudiés ont constaté que «celui-ci était important, quel que soit le niveau de revenu».

Le phénomène est d'une telle ampleur qu'il faudrait «23 millions de camions de 40 tonnes, chargés à pleine capacité», pour contenir le gaspillage alimentaire mondial. Alignés en file indienne, ils pourraient faire 7 fois le tour de la Terre.

Les ménages sont responsables de 11% des pertes de nourriture enregistrées au niveau des denrées disponibles à la consommation. Soit la plus grande part, loin devant les services de restauration (5%) et les points de vente au détail (2%). Ces aliments perdus sont nocifs pour l'environnement car s'ils ne sont pas consommés, toute la pollution émise pour leur production a été vaine.

8 à 10% des émissions de gaz à effet de serre

«Produire de la nourriture est l'une des choses les plus impactantes que nous faisons en matière d'environnement. L'agriculture représente 70% de la consommation mondiale d'eau douce, est liée à 30% des émission totales de gaz à effet de serre et à 80% de la perte de biodiversité mondiale», détaille pour l'Independent Marcus Gover, PDG du Wrap, une ONG mondiale basée au Royaume-Uni et partenaire de l'ONU pour l'élaboration de ce rapport.

Ainsi, l'étude conclut que 8 à 10% des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont imputables au gaspillage alimentaire. Cela représente «environ six fois plus que les émissions mondiales de l'aviation». Selon Marcus Gover, cela signifie que «si le gaspillage alimentaire était un pays» il serait le troisième plus grand pollueur, «après les Etats-Unis et la Chine».

Au delà de son bénéfice pour l'environnement, la réduction du gaspillage alimentaire à l'échelle mondiale permettrait aussi d'améliorer «la disponibilité des aliments et donc de réduire la faim et de faire des économies en cette période de récession mondiale», souligne Inger Andersen, Directrice exécutive du PNUE.

Elle estime qu'un engagement sérieux contre le changement climatique ne peut faire l'économie d'actions concrètes pour réduire le gaspillage alimentaire mondial. Le rapport suggère ainsi de d'intégrer cette question dans les contributions nationales à l'Accord de Paris, mais aussi dans les «stratégies de redressement à la suite de la Covid-19».

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