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Pologne : La quasi-interdiction de l'avortement entre en vigueur

Des milliers de polonais ont manifesté hier contre l'entrée en vigueur de la quasi-interdiction de l'avortement. [Wojtek Radwanski / AFP]

La colère des polonaises n'aura pas fait fléchir le gouvernement. La quasi-interdiction de l'avortement est entrée en vigueur ce 27 janvier.

Conformément à la décision prise par le Tribunal constitutionnel en octobre, l'avortement est désormais interdit en cas de malformation du foetus. Cette pratique a été jugée «incompatible» avec la Constitution. L'interruption volontaire de grossesse (IVG) ne sera donc autorisée qu'en cas de viol, d'inceste, ou si la vie de la mère est mise en danger. 

En 2019, sur les 1.000 avortements réalisés légalement en Pologne, 98% avaient été acceptés dans le cadre d'une malformation du foetus. Rejeter cette cause revient donc à interdire quasi totalement l'IVG. 

«Exprimez votre colère»

Cette mesure révolte les polonais. Les rues de Varsovie étaient pleines ce 27 janvier, pour réclamer le rétablissement du droit à l'avortement. Ce n'est pas la première fois que de telles marches ont lieu : depuis la décision du Tribunal constitutionnel en octobre, «la grève des femmes» - nom de cette série de manifestations - réunit des milliers de personnes. 

«Nous exhortons tout le monde à sortir dans la rue», a déclaré Marta Lempart, figure du mouvement, ce 27 janvier. «Exprimez votre colère comme bon vous semble !». Cette colère est motivée par les récentes décisions concernant l'avortement, mais aussi, plus généralement, par la politique du PiS («Droit et justice»), le parti au pouvoir. 

Tentative de «détruire le pays»

Depuis l'élection du président Andrzej Duda en 2015, le PiS a pris de nombreuses mesures pour entraver les droits des femmes et des LGBTQIA+. L'été dernier par exemple, la Cour constitutionnelle - contrôlée par le PiS - avait autorisé un imprimeur à refuser la commande d'une association LGBT.

Catholique et très conservateur, le PiS voit donc d'un mauvais oeil «la grève des femmes». Son président Jaroslaw Kaczynski avait d'ailleurs affirmé en octobre que le mouvement était une tentative de «détruire le pays»

Peut-être pas le pays, mais juste sa politique. «La grève des femmes» exige la fin des discriminations, la séparation de l'Eglise et de l'Etat, et l'indépendance judiciaire. 

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