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Coronavirus : chassé-croisé à haut risque en Chine pour le Nouvel an

Des vacances à l'ombre du coronavirus. Plus grande migration humaine annuelle au monde, la saison des congés du Nouvel an chinois démarre ce jeudi 28 janvier en Chine. Redoutant une flambée des contaminations, les autorités chinoises font tout cette année pour inciter la population à éviter tout déplacement.

Le gouvernement a multiplié ces dernières semaines les appels pour que les Chinois restent dans la ville dans laquelle ils travaillent durant cette période, appelée la Fête du Printemps, afin de «soutenir les efforts du pays contre le virus». Un comportement qui n'est «pas obligatoire», selon le pouvoir chinois, bien que les fonctionnaires du gouvernement central aient reçu l'ordre de ne pas quitter Pékin.

De leur côté, les entreprises ont été invitées à distribuer des primes aux travailleurs acceptant de ne pas voyager. Pegatron, un important fournisseur d'Apple, a notamment suivi cette consigne, offrant un bonus de 4.000 yuans (510 euros) à ses ouvriers s'ils restent dans leur usine, et payant leur loyer, a rapporté Nikkei Asia.

Ces incitations à ne pas se déplacer pendant cette période de 40 jours, qui va durer jusqu'au 8 mars, s'ajoutent à des mesures obligatoires pour dissuader les Chinois de rentrer voir leur famille. Ceux qui souhaitent voyager doivent ainsi fournir un test négatif dans les sept jours précédant leur départ, puis se mettre en quarantaine pendant 14 jours à l'arrivée s'ils se rendant dans une zone rurale. Pendant ces deux semaines, ils doivent se soumettre à un test tous les sept jours, qu'ils doivent payer eux-mêmes.

Malgré toutes ces mesures et restrictions, le ministère des Transports chinois prévoit que 1,7 milliard de voyages seront effectués pendant ces congés du Nouvel an lunaire, qui tombe cette année le 12 février, soit une moyenne quotidienne de 40 millions de trajets. Un chiffre en baisse de 40 % par rapport à 2019, mais supérieur de 10 % comparé à l'an dernier. Les congés de la Fête du Printemps en 2020 avaient déjà été largement affectés par la pandémie de coronavirus, qui en était encore à ses prémices. Trois jours avant le Nouvel an chinois, la ville de Wuhan, berceau du Covid-19, avait notamment été confinée.

Multiplication des confinements locaux

Le risque d'un rebond épidémique causé par le brassage de populations lors de ces congés ne doit pas être sous-estimé, a ainsi déclaré Wang Guangfa, un expert respiratoire au Peking University First Hospital, au tabloïd nationaliste chinois Global Times. «Sinon, les efforts consentis par la Chine depuis l'année dernière auront été vains», a-t-il affirmé.

Preuve que cette période est redoutée par les autorités chinoises, elles ont multiplié depuis le début de l'année les confinements locaux, les quarantaines forcées et les dépistages massifs de villes entières, inquiètes du léger regain épidémique observé dans le pays à l'approche du Nouvel an (une centaine de cas par jour et un premier mort depuis mai). Mi-janvier, environ 20 millions de personnes dans le nord-est de la Chine étaient confinées. Des mesures drastiques qui semblent efficaces, puisque la Chine a enregistré mercredi son plus faible nombre d'infections depuis deux semaines (75).

Pour éviter toute reprise épidémique causée par la célébration de la nouvelle année, Pékin compte également sur une autre arme : la vaccination. Près de 23 millions de doses ont déjà été injectées selon les autorités, et l'objectif est d'avoir atteint la barre des 50 millions d'ici au Nouvel an. Avec l'objectif affiché d'accroître l'immunité de la population chinoise, bien que cela ne suffira pas pour éteindre tout risque de nouvelle flambée des contaminations.

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