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Tout savoir sur Vincenzo Vecchi, l'ex-militant altermondialiste réfugié en France et sous le coup d’un mandat d’arrêt européen

La Cour de cassation doit rendre sa décision concernant le militant italien Vincenzo Vecchi La Cour de cassation doit rendre sa décision concernant le militant italien Vincenzo Vecchi[JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP]

C’est une affaire qui dure depuis 20 ans. La Cour de cassation doit rendre ce mardi sa décision quant au sort de Vincenzo Vecchi, ex-militant altermondialiste italien qui vit en Bretagne depuis 2011. Sous le coup d’un mandat d’arrêt européen, il est condamné par la justice italienne, qui réclame son extradition, à une peine de 12 ans de prison.

Les émeutes en marge du G8

En juillet 2001, le sommet du G8 à Gênes, en Italie, est marqué par une série de violences et d’affrontements entre manifestants anticapitalistes et forces de l’ordre. Plus de 600 personnes ont été blessées, et une personne est décédée. La violence de la réponse policière avait notamment été pointée du doigts par différentes organisations de défense des droits de l’homme, et notamment par Amesty International, et l’Italie n’a reconnu cette gestion «catastrophique» par les forces de l’ordre qu’en 2017, doit 16 ans après les faits.

Vincenzo Vecchi, qui a participé à ces manifestations, a été condamné en 2009 par la justice italienne a une peine de 12 ans et demi de prison pour «saccage et pillage» lors de ces émeutes. Il fait partie des «dix de Gênes», dix militants condamnés à de très lourdes peines. Deux mandats d'arrêt européens ont donc été émis à son encontre : l'un pour cette participation aux émeutes du G8, et l'autre pour sa participation à une manifestation contre l'extrême droite à Milan, en 2006.

En cavale depuis les faits, l’activiste italien de 47 ans a été retrouvé et arrêté en Bretagne, le 8 août 2019. Établi dans le Morbihan depuis 2011, il se faisait appeler Vincent Papale, et est devenu peintre dans le bâtiment.

La justice française a refusé de le livrer à l’Italie

Après son arrestation, Vincenzo Vecchi avait été déféré à la cour d’Appel de Rennes, qui devait se prononcer sur sa remise aux autorités italiennes. En novembre 2019, la justice française a ordonné la remise en liberté du militant altermondialiste, après avoir constaté «l’irrégularité» du mandat d’arrêt européen à son encontre. la Cour d'Appel de Rennes a par ailleurs jugé caduc le mandat d'arrêt contre lui pour sa participation à une manifestation à Milan en 2006, car Vincenzo Vecchi a déjà purgé sa peine en Italie pour les faits qui lui sont reprochés dans cette affaire-là.

Cependant, en décembre 2019, la Cour de Cassation a cassé cette décision de la Cour d’appel de Rennes. Le dossier a par la suite été renvoyé devant la Cour d’Appel d’Angers, qui a réexaminé le cas de Vincenzo Vecchi en octobre 2020, et a également refusé de le remettre aux autorités italiennes. Les magistrats ont estimé que le motif «saccage et pillage» n’avait pas d’équivalent dans le droit français, et ont donc refusé l’exécution du mandat d’arrêt européen.

Le parquet général a cependant formé un nouveau pourvoi en cassation contre cet arrêt de la Cour d’Appel d’Angers, qui doit donc être examiné ce mardi 26 janvier.

De nombreux soutiens

Nombreux sont ceux qui dénoncent un acharnement judiciaire à l’encontre de Vincenzo Vecchi. Son comité de soutiens, basé à Rochefort-en-Terre, en Bretagne, s’est dit «attéré», de ce dernier pourvoi en cassation. «Aujourd’hui, il nous faut dire par quelle formidable injustice notre ami risque d’être livré à l’Italie, où il est menacé d’une peine de douze ans d’emprisonnement», déplore le comité dans une lettre ouverte.

En novembre 2020, après l’annonce du pourvoi en cassation, plusieurs personnalités, et notamment les anciennes Gardes des Sceaux Christiane Taubira et Marylise Lebranchu, ont signé une tribune dans le journal Le Monde, pour apporter leur soutien au militant, mais surtout, pour appuyer les décisions rendues par les cours d’Appel de Rennes et d’Angers : «Nous en sommes maintenant à deux décisions de justice rendues par des magistrats de cour d’appel, qui refusent que Vincenzo Vecchi soit remis à l’Italie. Cela signifie que les juges français ne souhaitent pas que le mandat d’arrêt européen serve à faire purger une peine injuste à un simple manifestant. Il est de l’honneur de la justice française de savoir en rester là», ont déclaré les signataires.

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