En direct
A suivre

Floride : une spécialiste du Covid-19 perquisitionnée par la police dénonce une manipulation

D'après Rebekah Jones, les chiffres officiels de l'épidémie de Covid-19 de l'Etat de Floride seraient truqués, ce que les autorités nient. [Capture Instagram / ge0_rebekah].

Dans la journée du lundi 7 décembre, la police de Floride a fait un raid au domicile privé de Rebekah Jones, une scientifique qui a créé la base de données officielle servant à recenser les cas de Covid-19 dans cet Etat du sud des Etats-Unis, avant d’être licenciée.

Cette opération militaire intervient après que Rebekah Jones a accusé le département américain de la Santé de minimiser voire de manipuler les données autour du Sars-CoV-2 dans le but, dit-elle, d’assouplir les restrictions liées à la pandémie.

Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux

Sur le réseau social Twitter, Rebekah Jones a en effet publié une vidéo du raid, sur laquelle on peut voir plusieurs hommes armés entrer à son domicile et l’appelant. On entend notamment la scientifique crier : «Ne braquez pas mes enfants !».

D’après les forces de l’ordre, l’intervention de ce lundi répond à un piratage du système d'alerte sanitaire d'urgence de l'État de Floride effectué le 10 novembre dernier au cours duquel un individu a adressé un message à 1750 officiels du gouvernement.

Un mystérieux message relié à l'adresse IP de Jones

Avec ce message, l’individu exhortait les fonctionnaires à s’exprimer librement sur le Covid-19 : «il est temps de parler avant que 17.000 autres personnes décèdent. Vous savez que c’est mal. Vous n’avez pas à prendre part à cela. Soyez un héros. Parlez avant qu’il soit trop tard», avait-il notamment écrit.

Ce message avait ensuite été tracé par le gouvernement, et relié à l’adresse IP de Rebekah Jones : une Data Scientist qui avait été licenciée en mai dernier pour, selon elle, avoir refusé de «truquer les chiffres». Rebekah Jones avait depuis maintenu sa propre base de données, surveillant de manière indépendante la propagation du coronavirus.

De son côté, le département de la santé nie ces accusations et affirme avoir renvoyé l’experte «à cause de son insubordination et de ses prises de décisions de modifier le tableau de bord sans permission des épidémiologistes ou de ses supérieurs».

Dans un communiqué , le commissaire du département de la police de Floride, Rick Swearingen, a par ailleurs déclaré que contrairement aux accusations de la scientifique, jamais des armes n’ont été pointées sur ses enfants pendant ce raid autorisé par un mandat de perquisition. «Les agents sont entrés dans la maison conformément aux protocoles normaux et ont saisi plusieurs appareils qui seront analysés», a-t-il ajouté.

Décidée à continuer ses recherches et à médiatiser l'affaire

Reste que Rebekah Jones semble bien décidée à mener une contre-offensive médiatique. Au journaliste de CNN Chris Cuomo, elle a continué à nier être derrière le piratage et a indiqué qu’en plus de ses ordinateurs, son téléphone portable avait aussi été saisi alors que d’anciens collègues ont partagé avec elle certaines informations.

Elle en a enfin profité pour continuer d’appeler aux dons pour la soutenir financièrement dans ses recherches indépendantes et face à la justice. Rebekah Jones avait, en sept heures, collecté plus de 65.500 dollars.

Retrouvez toute l'actualité liée au coronavirus ICI

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités