Un objet incongru devenu un symbole du mouvement. Des bouées gonflables jaunes en forme de canards sont apparues dernièrement dans les rangs des manifestants pro-démocratie en Thaïlande. Ils les utilisent comme boucliers pour se protéger des canons à eau de la police.
Cet accessoire a fait sa première apparition mardi, selon Reuters, au cours d'une journée de manifestations particulièrement violente à Bangkok, lors de laquelle 55 personnes ont été blessées dont six par balles. Initialement, ces canards gonflables géants n'avaient été apportés que pour la blague. Certains manifestants les voyaient, avec humour, comme leur «force navale», qui leur permettrait d'atteindre par la rivière le Parlement thaïlandais, où députés et sénateurs débattent d'une éventuelle réforme constitutionnelle.
Protesters in Thailand are using giant inflatable ducks to protect themselves from tear gas and water cannons.
About 55 were wounded on Wednesday, 6 from gunshots, say medics — the worst violence so far. The protesters want reforms to the government and monarchy. pic.twitter.com/p8Swtc2jCK— AJ+ (@ajplus) November 18, 2020
Mais avec les tirs de gaz lacrymogènes et de canons à eau, parfois chargée de produits chimiques irritants, de la police anti-émeutes, ces bouées se sont très vite transformées en boucliers pour les manifestants, à l'image des parapluies des militants pro-démocratie à Hong Kong. Mercredi, des milliers de Thaïlandais se sont rassemblés de nouveau dans le centre de Bangkok, armés désormais de leur accessoire incontournable. «Ils sont comme une mascotte maintenant», reconnaît un manifestant à Reuters.
Protesters hoist up inflatable duck boats to use them as shields against the police's water cannons at Kiakkai Intersection. #Thailand #ม็อบ17พฤศจิกายน #whatshappeninginthailand pic.twitter.com/VXbivzilS4
— Khaosod English (@KhaosodEnglish) November 17, 2020
Né en juillet dernier et mené par la jeunesse, le mouvement pro-démocratie thaïlandais réclame la destitution du Premier ministre Prayut Chan-O-Cha, au pouvoir depuis le coup d'Etat de 2014, une révision de la Constitution, jugée trop favorable à l'armée, ainsi que la limitation des pouvoirs de la monarchie et du roi Maha Vajiralongkorn, un sujet encore tabou il y a peu.