Trop c'est trop. Des habitants du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, ont laissé éclater leur colère sur les réseaux sociaux ces derniers jours, fustigeant le confinement draconien en vigueur dans la région. Malgré la censure, des vidéos ont circulé montrant des personnes menottées à des bâtiments ou à des poteaux après avoir apparemment violé la quarantaine.
Sur les réseaux sociaux chinois les plus populaires, comme Weibo et WeChat, des photos ont également montré des portes d'entrée scellées avec des pieds-de-biche et des serrures installés par des volontaires zélés, qui appliquent au niveau résidentiel les consignes des autorités.
Chine : Vidéo, à confirmer, qui documenterait les mesures prises contre le COVID-19 dans le cadre de la prévention et le contrôle des épidémies à Urumqi, au Xinjiang, 20 août 2020. pic.twitter.com/0XjVEUglpG
— Rebecca Rambar (@RebeccaRambar) August 22, 2020
Des habitants d'Urumqi, la capitale du Xinjiang, un territoire semi-autonome où environ un million de Ouïghours seraient internés dans des camps de rééducation politique, auraient également été forcés à boire un médicament traditionnel chinois, malgré des doutes sur son efficacité contre le coronavirus.
Because of the COVID-19 outbreak happened about a month ago in Xinjiang, local authorities have adopted extremely harsh lockdown measures across the region - for more than a month now. Like in this video, residents are asked to take medicine together (vid shot on Aug 20 morning). pic.twitter.com/KYImnDm6et
— Yong Xiong (@yongxiong2008) August 22, 2020
Dans une vidéo non authentifiée datant de samedi, des dizaines de résidents d'une tour d'habitation d'Urumqi ont crié leur désespoir depuis leur fenêtre.
A viral video shot on Saturday shows Urumqi high-rise residents screaming through their windows in frustration and despair. The Xinjiang region has been under strict lockdown for over a month -- the harshest anti-virus measures in China -- despite over a week of no new cases. pic.twitter.com/Po1fXXi23P
— Laurie Chen (@lauriechenwords) August 24, 2020
Ce confinement drastique dure depuis plus d'un mois, et la découverte d'un cluster de Covid-19 à Urumqi en juillet. Le rebond épidémique a contaminé plus de 900 personnes dans le Xinjiang et fait 3 victimes, selon le décompte officiel. Mais aucun nouveau cas n'est à déplorer depuis huit jours, selon les autorités. Ces dernières ont assuré lundi que les mesures de confinement seraient allégées dans les zones non touchées par le virus, a rapporté le tabloïd nationaliste Global Times.