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Le coronavirus met en danger la transition mondiale vers les énergies propres

Les énergies renouvelables pourraient être les victimes de la crise du coronavirus selon le Forum économique mondial. Les énergies renouvelables pourraient être les victimes de la crise du coronavirus selon le Forum économique mondial. [CHARLY TRIBALLEAU / AFP]

Le cri d'alarme du Forum économique mondial. Selon l'organisme international, auquel on doit chaque année le Forum de Davos, la crise du coronavirus pourrait mettre en danger la transition mondiale en cours vers des énergies propres, celle-ci n'étant plus prioritaire face aux défis économiques posés par la pandémie.

«Le rythme et l'élan de la transition énergétique seront potentiellement entravés par la pandémie de Covid-19», avertit d'emblée le Forum économique mondial (WEF), une organisation de coopération public-privé basée à Genève (Suisse), dans son rapport annuel sur le sujet publié ce mercredi 13 mai. En cause, le fait que les gouvernements à travers le monde se concentrent en ce moment sur les mesures de soutien à la croissance et à l'emploi, afin de juguler l'impact économique de la crise du coronavirus, au détriment de la transition énergétique et de l'urgence climatique.

Ainsi, si la pandémie devrait faire baisser les émissions de CO2 de 6 % cette année selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM), soit la diminution la plus importante depuis la Seconde Guerre mondiale, les conséquences à plus long terme pourraient être désastreuses pour la transition énergétique selon le WEF : retards et contraintes budgétaires dans les projets d'énergies renouvelables, manque d'incitations à rechercher des alternatives écoénergétiques, ou encore incitation fiscale ciblée aux secteurs à forte intensité en carbone, par exemple l'automobile et l'aérien, durement touchés par les restrictions de déplacements imposées aux quatre coins du monde.

Le pétrole à bas prix dessert les énergies propres

La transition vers les énergies renouvelables pourrait également souffrir de la chute du cours du pétrole provoquée par la pandémie - le prix du baril américain est même passé en dessous de zéro dollar le 20 avril dernier, avant de remonter depuis -, liée à l'effondrement de la demande, souligne le rapport. En effet, cette baisse des tarifs «entrave la compétitivité des alternatives écoénergétiques, des véhicules électriques et des batteries». Et il ne faut pas compter sur une coopération multilatérale sur le climat à court terme, note l'organisme international, puisque la COP26, qui devait se dérouler à Glasgow en novembre 2020, a été reportée à 2021 en raison de la pandémie.

Mais, selon le WEF, qui réunit chaque début d'année à Davos, en Suisse, le gratin économique mondial, la crise du coronavirus pourrait paradoxalement être l'occasion de s'engager à fond dans la transition énergétique, tout en profitant à l'économie. «Allouer des fonds de relance à de nouvelles infrastructures énergétiques à grande échelle, telles que la capture, l'utilisation et le stockage de carbone, l'hydrogène propre et la modernisation des réseaux, peut créer des effets multiplicateurs sur la croissance économique et l'emploi», juge l'organisme, dont les membres sont de grandes entreprises. Car, d'après le WEF, «la transition énergétique est un facteur de croissance économique», mais «une croissance économique soutenue est nécessaire pour la transition énergétique».

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