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Coronavirus : le laboratoire de Wuhan aurait supprimé des photos de son site internet

Les clichés montrent des scientifiques chinois avec un équipement de protection minimal. [Capture Twitter / @triantafyllidi2].

Un «grand ménage» effectué ? A en croire le quotidien britannique The Daily Mail, l'institut de virologie de Wuhan, en Chine, a supprimé des photos de scientifiques travaillant au sein de ses laboratoires ainsi que des textes faisant référence à des visites de diplomates américains.

Des affirmations à prendre avec prudence mais qui jettent le trouble, alors que le monde cherche toujours à en savoir plus sur l'origine du coronavirus.

Sur les clichés diffusés par le journal anglais, ce dimanche 3 mai, on peut notamment voir des scientifiques travaillant sur ce qui est présenté comme étant des échantillons de chauves-souris et, sur une autre photo, une équipe évoluant dans une grotte pour prélever des écouvillons contenant des coronavirus.

Des normes de sécurité insuffisantes ?

Ce qui interpelle ? Sur plusieurs photos, les scientifiques chinois portent un équipement de protection minimal alors même qu'ils seraient en train de manipuler du matériel très sensible.

«Les photos semblent montrer des normes de sécurité insuffisantes, alors que le laboratoire P4 de Wuhan est au centre des soupçons sur l'origine du Covid-19 et que Donald Trump maintient la pression sur Pékin sur le rôle que pourrait avoir joué la Chine dans la pandémie», résume le Daily Mail.

Autre accusation portée par le quotidien britannique : en plus d'avoir supprimé des photos de son site, l'institut de virologie de Wuhan aurait également supprimé des références à des visites de diplomates américains, dont celle faite en mars 2018 par Rick Switzer, un expert en sciences et technologies de laboratoire rattaché à l'ambassade américaine de Pékin.

Le Daily Mail écrit qu'à la suite de cette visite, les services de l'ambassade américaine auraient envoyé une alerte à Washington les informant de «risques sérieux autour d'expériences menées sur des chauves-souris».

«Lors de leurs visites, les diplomates ont noté que le nouveau laboratoire manquait sérieusement de techniciens et d'enquêteurs dûment formés pour faire fonctionner en toute sécurité cet établissement de classification P4 censé pourtant être totalement hermétique», aurait-on pu notamment lire sur l'un de ces câbles diplomatiques.

Un manque de transparence pointé

Le Daily Mail rappelle enfin que ces suppressions d'éléments possiblement compromettants interviennent quelques semaines après qu'il ait lui-même publié d'autres photos «alarmantes», dont l'une où l'on pouvait voir une armoire frigorifique avec un joint de porte cassé, alors qu'elle aurait contenu environ «1.500 souches différentes de virus».

De quoi alimenter un peu plus les soupçons alors que, jeudi 30 avril, Donald Trump a dit envisager des taxes punitives contre la Chine après «avoir vu des éléments lui faisant penser que le nouveau coronavirus proviendrait bien du laboratoire de Wuhan».

De son côté, l'OMS a appelé Pékin à «l'inviter» pour enquêter sur les origines du virus mais s'est jusqu'ici heurtée à une fin de non-recevoir.

Les résultats de ces études pourraient pourtant être «essentiels pour prévenir toutes nouvelles introductions zoonotiques du virus qui cause le Covid-19 chez les humains», a expliqué un porte-parole de l'Organisation mondiale de la Santé.

Vendu par la France à la Chine et inauguré en 2016 par Bernard Cazeneuve, le laboratoire P4 de Wuhan a depuis le début fait l'objet de critiques pour son manque de transparence. A l'origine un accord liant Paris à Pékin prévoyait pourtant l'envoi de plusieurs scientifiques français pour superviser la bonne marche des activités.

Un seul scientifique toutefois, Réné Courcol, médecin infectiologue mandaté par le Quai d'Orsay afin de s’assurer de la bonne mise en place des procédures nécessaires, s'est rendu sur place. 

Comme l'explique le Monde dans une vaste enquête, il est cependant impossible de dire aujourd'hui à quelles installations le Français a eu vraiment accès. On ne connaît pas non plus quelles pourraient être désormais ses recommandations, voire ses éventuelles inquiétudes. Sollicité, le médecin n'a pas répondu aux questions du quotidien du soir.

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