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Tchad : 44 membres de Boko Haram retrouvés morts en prison

Les terroristes avaient été arrêtés par l'armée tchadienne Les terroristes avaient été arrêtés par l'armée tchadienne[AFP]

Quarante-quatre membres de Boko Haram faits prisonniers pendant la récente opération lancée par le Tchad contre le groupe jihadiste ont été retrouvés morts dans leur cellule le 16 avril dernier à N'Djamena.

Selon le procureur de la République, ils auraient été empoisonnés. Une autopsie réalisée sur quatre des quarante-quatre corps retrouvés révèle la prise d'une substance toxique, selon le parquet qui a ouvert une enquête. «La conclusion de cette autopsie indique qu'il y a eu consommation d'une substance létale et iatrogène, ayant produit un trouble cardiaque chez les uns et une asphyxie sévère chez les autres», a précisé le procureur Youssouf Tom à la télévision nationale. Les 40 autres corps ont été enterrés.

Ces prisonniers font partie de 58 membres de Boko Haram qui avaient été arrêtés lors de la vaste opération lancée par le président tchadien Idriss Déby Itno fin mars contre les groupes jihadistes qui multiplient les attaques sur le lac Tchad. Ils avaient été transférés à N'Djamena le 14 avril où ils avaient été remis aux mains de la justice, avait indiqué le gouvernement mercredi. Ils devaient ensuite être auditionnés puis être jugés par une cour criminelle. 

«Il n'y a pas eu de mauvais traitements»

«Les 58 prisonniers avaient été placés dans une unique cellule et n'ont pas reçu à manger ni à boire pendant deux jours», a affirmé à l'AFP une source sécuritaire sous le couvert de l'anonymat. Mahamat Nour Ahmed Ibedou, le secrétaire générale de la convention tchadienne de défense des droits de l'homme (CTDDH), a accusé les responsables de la prison «d'avoir enfermé les prisonniers dans une petite cellule et de les avoir affamés puis privés d'eau pendant trois jours parce qu'ils sont accusés d'appartenir à Boko Haram». 

Des accusations démenties formellement par le gouvernement: «Il n'y a pas eu de mauvais traitements», assure le ministre de la Justice du Tchad, Djimet Arabi, joint au téléphone depuis Libreville. «On a retrouvé des substances toxiques dans leur estomac, est-ce un suicide collectif ou autre chose ? Nous cherchons encore les réponses», a-t-il ajouté, précisant que l'enquête allait se poursuivre. Un des prisonniers a été transféré jeudi matin à l'hôpital, mais il «va beaucoup mieux» et a finalement rejoint «les treize autres prisonniers encore en vie qui vont très bien», a assuré le ministre.

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