En Suède, une campagne de publicité féministe est critiquée sur les réseaux sociaux, les internautes dénonçant sa célébration du «womanspreading».
Cette campagne pour le grand magasin Hansa met à l'honneur une femme assise dans le métro, qui écarte les jambes sur son siège de façon à prendre plus de place, avec le slogan «Celebrate the womanspread» («Célébrons le womanspreading» en français). La version féminine et féministe du «manspreading», souvent pointé du doigt par les femmes usagères des transports en commun.
"Att män vågar ta plats i det offentliga rummet är så självklart att det till och med har fått en egen benämning. Varför är det inte lika vanligt att kvinnor breder ut sig?"
Hansa Malmö tycker att vi ska fira "womanspreading" pic.twitter.com/KFGsIIl43k— Norna (@Yggdrasilsnorna) March 1, 2020
«Le fait que les hommes prennent de la place dans l'espace public est si évident qu'on lui a même donné un nom. Que les femmes fassent la même chose n'est pas aussi courant. C'est comme ça qu'est née l'idée de cette campagne», a déclaré une responsable de l'agence à l'origine de cette opération de communication, Malmö Advertising Agency, au média suédois Resume.
Mais cette campagne, qui doit être présentée sous formes d'affiches et de publicités à la radio et dans les journaux, ne fait pas l'unanimité en Suède. Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes se sont insurgés contre la célébration pour les femmes d'un comportement jugé pourtant problématique quand il est pratiqué par les hommes. «Les femmes n'aiment pas le comportement des hommes, mais copient fondamentalement tous les comportements des hommes», a dénoncé l'un d'eux sur Twitter, quand une autre a estimé cette publicité «vulgaire».
Kvinnor gillar inte hur män beter sig men kopierar i princip alla mäns beteendemönster.
— Guðröðr (@perrso1) March 1, 2020
Vulgärt. Ska kvinnor bete sig såhär för att vara feminister nu också? Snacka om att agera märkligt. Feminister är sannerligen riktigt märkliga. Annat var det med de äkta gammelfeministerna som kämpade för dagis, lilvärdig lön osv.
— Maya Persson (@mayapersson2) March 1, 2020
Un autre a pointé l'ironie de la situation : «Souligner les comportements 'd'oppression' et 'problématiques' chez les hommes, puis copier ces comportements et les mettre en évidence comme cool et stimulants», a-t-il écrit sur Twitter.
Tänk att ständigt peka ut ”förtryck” och ”problematiska” beteenden hos män, för att sedan kopiera dessa beteenden och nu framhäva dem som coola och stärkande. Ironin går förlorad hos dessa tröttmössor.
— Eric Ernerstedt (@ericernerstedt) March 1, 2020