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Macron, Mélenchon, Poutou... De qui Bernie Sanders est-il le plus proche ?

Sans surprise, il faut plutôt regarder du côté de la gauche française pour trouver des similitudes Sans surprise, il faut plutôt regarder du côté de la gauche française pour trouver des similitudes. [Scott Eisen / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Bernie Sanders, favori pour affronter Donald Trump lors de la présidentielle américaine de 2020, s'inspire régulièrement de ce qui se fait en Europe pour créer son programme. Mais faire des parallèles entre vies politiques françaises et américaines n'est pas toujours possible, tant les systèmes et les sociétés sont différents sur un grand nombre de dossiers.

S'il est peu pertinent de comparer ses promesses en matière de sécurité sociale ou de politique étrangère avec ce qui se fait en France, du fait des spécificités américaines, ce n'est pas le cas de tous les sujets, notamment en matière d'idéologie. 

Immigration 

Sans surprise, et comme dans une majorité des sujets, Bernie Sanders souhaite faire l'exact inverse de la politique de Donald Trump. Là où ce dernier a intensifié les renvois de sans-papiers en dehors des Etats-Unis, le sénateur du Vermont souhaite mettre un moratoire sur les expulsions, et accueillir plus facilement ceux qui cherchent l'asile, y compris les déplacés climatiques. Un changement par rapport à 2016, quand il estimait que l'immigration était un risque pour les emplois des travailleurs américains. Comme Jean-Luc Mélenchon en 2016, Bernie Sanders propose de faciliter l'accès à la nationalité, notamment pour les sans-papiers déjà présents depuis de longues années sur le territoire. 

À la différence de ce dernier cependant, le fondateur de la France insoumise souhaitait avant tout «éviter aux migrants de fuir leur pays», ce qui n'est pas une priorité du programme de Bernie Sanders. 

Environnement

La mesure phare du sénateur tient en trois mots : Green New Deal. Bernie Sanders veut créer un programme de financement pour entraîner une transition écologique aux Etats-Unis, qui commence par la production d'énergies 100% renouvelables. Pour y parvenir, le candidat veut créer 20 millions d'emplois pour la lutte contre le réchauffement climatique.

Lors des récentes élections européennes de 2019, Europe Ecologie Les Verts, mené par Yannick Jadot, Génération.s de Benoît Hamon, LREM de Nathalie Loiseau ou encore le PS de Raphaël Glucksman proposaient un plan semblable au niveau du continent pour améliorer la lutte contre le climat ou sortir simplement des énergies fossiles. Tous imaginaient une sorte de banque qui financerait ce Green New Deal, à des montants différents, jusqu'à 500 milliards par an pour Génération.s. 

Imposition

Le programme de Bernie Sanders sur la fiscalité tient en deux parties. D'abord une taxe progressive sur les plus fortunés (ceux qui gagnent plus de 32 millions de dollars par an), sur les entreprises où l'écart de revenu entre le patron et les salariés est trop élevé, le tout pour des revenus qui se compteraient en milliers de milliards sur dix ans, puis une lutte intensifiée contre l'évasion fiscale.

Or, après l'échec de la taxe à 75% de François Hollande, retoquée puis carrément abandonnée en 2015, rares sont les politiques français qui proposent réellement de créer un nouvel impôt spécial sur les plus riches. Jean-Luc Mélenchon a proposé en 2017 de créer plus de tranches à l'impôt sur le revenu, avec une dernière prélevée jusqu'à 90%, tout en élargissant l'impôt sur la fortune. Sur les entreprises en revanche, une bonne partie de la gauche de la gauche est favorable à une augmentation. Nathalie Arthaud proposait par exemple de supprimer purement et simplement l'impôt sur la fortune, pour créer une fiscalité française financée uniquement par les entreprises. 

Cannabis 

Si Bernie Sanders venait à remporter l'élection présidentielle, l'une de ses premières mesures serait de légaliser le cannabis. Il promet qu'il réalisera cette promesse dans les 100 premiers jours de son mandat. Aux Etats-Unis, cette drogue est déjà autorisée dans plusieurs Etats, mais ce n'est pas le cas au niveau national. Le but est de réduire la guerre contre les stupéfiants aux Etats-Unis, responsable de la surpopulation carcérale. Lors de la dernière élection présidentielle, Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou proposaient la même idée.

Emploi 

«Une garantie d'emplois fédéraux, pour s'assurer que tout le monde ait l'assurance d'un travail stable qui paie au salaire minimum», promet le candidat sur son site internet. Bernie Sanders assure tout simplement que, grâce à son Green New Deal, il créera suffisamment de postes pour donner aux Etats-Unis une économie de plein-emploi. Si une bonne dose de candidats ont promis un chômage proche de 0 en France s'ils venaient à être élus (Jean-Luc Mélenchon, Alain Juppé, François Fillon...), aucun n'assurait que l'Etat le garantirait directement en créant autant d'emplois.

Les plus libéraux veulent rendre les entreprises plus compétitives, quand les candidats plus à gauche, comme Jean-Luc Mélenchon, comptent augmenter les salaires, pour relancer la consommation, et entraîner des embauches. Un système moins direct que Bernie Sanders.

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