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L'UE dévoile son plan pour financer son «Pacte vert» pour le climat

Avec son «Pacte vert», la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen veut faire de l’UE le premier continent neutre en carbone d’ici à 2050. Avec son «Pacte vert», la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen veut faire de l’UE le premier continent neutre en carbone d’ici à 2050. [ARIS OIKONOMOU / AFP]

Après les beaux discours vient le temps des réalités. La Commission européenne d'Ursula von der Leyen a détaillé ce mardi 14 janvier à Strasbourg la façon dont elle compte financer son «Pacte vert» pour le climat. Elle prévoit la mise en place d'un plan d'investissement, pour mobiliser jusqu'à 1.000 milliards d'euros sur dix ans, qui s'appuie sur un «mécanisme de transition juste», destiné à aider dans leur transition énergétique les régions les plus dépendantes au charbon.

Ce plan européen devra être complété par des contributions des Etats, des régions et des entreprises. En effet, selon l'UE, 260 milliards d'euros d'investissements supplémentaires par an sont nécessaires pour atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050 et réaliser les ambitions de l'accord de Paris sur le climat. Les 1.000 milliards d'euros du «plan d'investissement pour une Europe durable» - dont la moitié doit provenir du budget pluriannuel de l'UE pour 2021-2027, en cours de discussions entre les Etats membres - ne seront donc pas suffisants.

Au-delà de ce plan, c'est surtout l'un des ses dispositifs, présenté lui aussi mardi aux députés européens, qui était le plus attendu : le «mécanisme de transition juste», créé par l'UE pour ne laisser personne au bord du chemin. «C'est notre serment de solidarité et d'équité pour ceux qui font face aux défis les plus graves, afin qu'ils fassent ce chemin avec nous», a lancé le vice-président exécutif de la Commission européenne Frans Timmermans devant les eurodéputés.

Soutien aux pays dépendants aux énergies fossiles

Premier pilier de financement de ce mécanisme, le «fonds de transition juste». Il sera doté d'argent frais, 7,5 milliards d'euros sur la période 2021-2027, soit la période couverte par le prochain cadre financier pluriannuel (CFP) de l'UE. Ouvert à tous les Etats membres, il vise toutefois à soutenir uniquement les régions pour qui la transition énergétique est une question «existentielle», les plus dépendantes aux énergies fossiles comme le charbon, la lignite ou la tourbe, de la Pologne à la Grèce en passant par l'Europe de l'Est, mais aussi certaines régions allemandes. L'allocation des ressources de ce fonds devra répondre à des critères stricts. «Nous voulons nous assurer que les fonds sont dirigés vers les régions qui font face aux plus gros défis», a expliqué à des journalistes la commissaire européenne chargée de la politique régionale Elisa Ferreira.

A ce fonds viennent s'ajouter les deux autres «piliers» du «mécanisme de transition juste» : des financements via le programme d'investissement InvestEU et les prêts de la Banque européenne d'investissement (BEI), appelée à devenir la «banque du climat» de l'UE. Au total, ce mécanisme doit permettre de mobiliser 100 milliards d'euros, selon les estimations de la Commission européenne.

Avec cette proposition législative, qui sera soumise à négociation entre les Etats membres et le Parlement européen, la Commission tente aussi de rassurer les pays de l'Est, comme la Pologne, encore réticents à s'engager pleinement. Préoccupée par le coût économique et social de sa transition énergétique, Varsovie a refusé d'adhérer à l'objectif de neutralité climatique d'ici à 2050 lors du sommet européen de décembre.

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