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«Aucune femme enceinte ne devrait être giflée pendant son accouchement» : le cri d'alerte d'une sage-femme

Ann Yates pointe divers facteurs pour expliquer un tel fléau : système de santé peu développé, travailleurs surmenés et sous-payés, personnel de santé insuffisamment qualifié, politique hospitalière restrictive etc...[AFP]

Dans une tribune au Guardian, Ann Yates, sage-femme ayant exercé pendant 44 ans à travers le monde, lance un véritable cri d'alerte qui aspire à faire bouger les lignes dans plusieurs pays où certaines pratiques inhumaines commises au cours ou en marge d'accouchements persistent toujours.

D'emblée, Ann Yates attaque son texte poignant par un exemple illustrant les abus et mauvais traitements que peuvent subir les mamans sur le point de de mettre au monde. «Une expérience particulière est gravée à jamais dans ma mémoire. En arrivant un matin dans une maternité, j'ai été accueillie par les pleurs d'une jeune femme en travail depuis la veille au soir. Elle était allongée sur le dos sur un lit dans un box. Il n'y avait personne avec elle. Alors que ses contractions atteignaient leur maximum et que ses cris devenaient de plus en plus forts, un agent de santé s’est approché et l'a giflée violemment au visage. Un autre lui a crié qu'elle faisait mal aux oreilles de tout le monde. Puis, au cours de sa contraction suivante, elle a recommencé à crier et un agent de santé lui a crié de se taire. Cette expérience n’est malheureusement pas unique», témoigne-t-elle sans préciser dans quel pays s'est déroulé cet accouchement.

S'appuyant sur une récente étude ralisée par la revue britannique The Lancet, elle rappelle qu'un tiers des femmes ayant accouché au Ghana, Myanmar, Nigeria et Guinée, estiment avoir été victimes de mauvais traitements dans des maternités. Ann Yates pointe divers facteurs pour expliquer un tel fléau : système de santé peu développé, travailleurs surmenés et sous-payés, personnel de santé insuffisamment qualifié, politique hospitalière restrictive etc...

«Le respect de l'accouchement est un droit humain. Je plaide en faveur d'un effort mondial visant à renforcer la compassion lors des soins de maternité», clame Ann Yates, conseillère auprès de la Confédération internationale des sages-femmes. Des convictions qu'elle entend clamer haut et fort à Nairobi du 12 au 14 novembre, à l'occasion de la 25e conférence internationale sur la population et le développement.

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