Le créateur de la série «Chernobyl» rappelle les instagrameurs à l'ordre
La mini-série de HBO Chernobyl, inspirée de l’explosion survenue dans la centrale située à l’époque en ex-URSS, rencontre un véritable succès depuis sa diffusion en mai dernier[Capture d'écran Instagram @infobaeamerica]
Le créateur de la série «Chernobyl» a dû intervenir tant le nouvel engouement autour du site ukrainien devenait inapproprié. En effet, Times Square, la pyramide du Louvre ou la Burj Khalifa n’ont qu’à se rhabiller, depuis quelque temps, le lieu - rendu tristement célèbre par la catastrophe nucléaire de 1986 - attire les Instagrameurs et les Instagrameuses du monde entier.
La mini-série de HBO, inspirée de l’explosion survenue dans la centrale située à l’époque en ex-URSS, rencontre un véritable succès depuis sa diffusion en mai dernier, relançant du même coup l’intérêt pour ce site rouvert en partie au public depuis 2011 par le gouvernement ukrainien. Ainsi, au mois de mai, les agences autorisées à organiser des visites de Tchernobyl ont enregistré une hausse de 40 % des réservations, par rapport à la même période en 2018.
«Comportez-vous avec respect»
Mais l'enthousiasme des certains visiteurs a franchi les limites de la décence et de l'acceptable, suscitant la colère des internautes mais aussi du créateur de la série «Chernobyl», Craig Mazin. Mardi 11 juin, ce dernier a ainsi publié un message sur Twitter appelant à faire preuve davantage de respect à l'égard de la mémoire du lieu et des victimes de la catastrophe.
«Si vous visitez [la zone d’exclusion entourant la centrale nucléaire], s’il vous plaît rappelez-vous qu’une terrible tragédie s’y est déroulée. Comportez-vous avec respect à l’égard de ceux qui ont souffert et qui se sont sacrifiés», a-t-il écrit.
Tourisme glauque ou incivilité ?
Pour ceux qui seraient passés à côté, voici un petit extrait de la vague de clichés plus surréalistes les uns que les autres publiés sur le réseau social et mettant en scène des individus, plus ou moins habillés, devant des éléments de décors post-apocalyptiques.
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Ces publications décriées ne sont pas sans rappeler certaines photos postées sur Instagram mettant en scène des «touristes» au mémorial de Shoah à Berlin ou sur les rails rejoignant le camp d’Auschwitz.
Selon des chiffres cités par Ici radio Canada, les visites du site ukrainien avaient déjà connu une progression continue entre 2011 et 2018. Pendant cette période, leur nombre était passé de 7.000 à 72.000 témoignant du développement du «tourisme glauque», aussi appelé «dark tourism», consistant à s'intéresser à des lieux et des périodes sombres de l'histoire.