Les députés européens ont approuvé à une large majorité, mercredi 24 octobre, un texte visant à interdire certains objets jetables en plastique, tels que les cotons-tiges, les assiettes et les couverts, accusés de polluer les océans.
Ils représentent 70% des déchets retrouvés en mer. Les produits plastiques à usage unique sont dans le collimateur de l'Union européenne. La Commission avait proposé fin mai d'en interdire une dizaine d'ici à 2021, comme les cotons-tiges, les assiettes, les couverts, les pailles, les bâtonnets pour ballons, et autres touillettes.
Le Parlement européen est allé encore plus loin ce mercredi 24 octobre, en ajoutant à cette liste les sacs en plastique très légers, les emballages de fast-food en polystyrène expansé et les produits contenant des plastiques oxodégradables (qui se fragmentent fortement sans toutefois être entièrement biodégradables).
Les déchets issus du tabac également ciblés
S'agissant des produits pour lesquels il n'existe pas de solution de rechange, comme les emballages à usage unique pour les burgers et les fruits, ou encore les gobelets, leur consommation devra être réduite par les Etats membres de l'UE de 25% d'ici à 2025. Quant aux bouteilles en plastique, elles devront être collectées séparément et recyclées à 90% d’ici à 2025.
#PlenPE Essai transformé pour mon rapport sur la directive #plastiques à usage unique ! Une victoire pour nos océans, pour l’environnement et pour les générations futures. Objectif : se débarrasser de 70% des déchets plastiques les plus retrouvés sur les plages. #singleuseplastic pic.twitter.com/U6mEVjYqHQ
— Frédérique Ries (@Frederiqueries) 24 octobre 2018
Enfin, dans le texte approuvé mercredi (571 voix pour, 53 contre et 34 abstentions), les députés proposent d'y ajouter les déchets issus des produits du tabac, en particulier les filtres à cigarette contenant du plastique. Ils devront être réduits de 50% d’ici à 2025 et de 80% d’ici à 2030.
Des millions de tonnes de plastique dans les océans
Objectif de toutes ces mesures d'interdiction et de réduction : lutter contre la pollution marine. Chaque année, entre 4,8 et 12,7 millions de tonnes de plastique terminent dans les océans. «Des résidus de plastique se retrouvent dans l’organisme de nombreuses espèces marines et entrent donc dans le chaîne alimentaire», souligne la Commission européenne.
Les écologistes se sont félicitées de la décision des eurodéputés. «Le Parlement européen est entré dans l'histoire», s'est réjoui Justine Maillot au nom de Rethink Plastic, une alliance d'ONG pour un avenir sans plastique.
«L’Europe n’est de toute évidence responsable que d’une petite partie de la pollution plastique des océans. Elle peut en revanche et doit être l’acteur majeur de la solution, prendre le leadership au niveau mondial, comme elle a su le faire dans le passé pour la lutte contre le changement climatique», a déclaré après le vote Frédérique Ries, l'eurodéputée belge à l'initiative de cette directive.
Une entrée en vigueur en 2021
Mais le parcours législatif est loin d'être terminé. Le Parlement européen doit entamer «dans les deux semaines» des négociations avec les Etats membres, réunis au sein du Conseil européen. Puis le Parlement, la Commission et le Conseil devront se mettre d'accord sur un texte commun. Il devrait être ratifié «avant les élections européennes» de mai 2019, pour une entrée en vigueur des règles en 2021.
La France a déjà anticipé certaines des mesures européennes, puisqu'elle prévoit d'interdire les assiettes et les gobelets jetables en plastique à partir du 1er janvier 2020.