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La Californie dans l'enfer des flammes

L'incendie Thomas ravage le Sud de la Californie depuis le 4 décembre. L'incendie Thomas ravage le Sud de la Californie depuis le 4 décembre.[DAVID MCNEW / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Les pompiers californiens étaient toujours aux prises, ce dimanche 17 novembre, avec le puissant incendie Thomas, qui a atteint ce week-end la ville de Montecito, à proximité de Santa-Barbara, où vivent de nombreux milliardaires.

C’est le feu le plus violent depuis le «Rush» de 2012, et il a ravagé presque autant de forêts (108 000 hectares) que celui de Cedar en 2003. Pour les autorités californiennes, pourtant habituées aux incendies, celui-ci constitue un défi inédit, et pourrait annoncer de sombres lendemains, sous l’effet du réchauffement climatique.

Une région paralysée

Face à la rapide avancée du feu, des ordres d’évacuation obligatoires et des conseils d’évacuation volontaires ont été diffusés ce week-end par le comté de Santa-Barbara, au nord de Los Angeles.  De quoi grossir encore les rangs des centaines de milliers de personnes déjà forcées de quitter leurs domiciles. Parmi elles, beaucoup ne reverront jamais leurs belles demeures californiennes.

Les 8.500 pompiers et les 34 hélicoptères mobilisés n’ont en effet pas permis, pour l’heure, de ralentir significativement l’incendie. Pour la première fois, des drones militaires ont même été ajoutés à l’arsenal des soldats du feu, pour suivre l’évolution des flammes en temps réel. Mais rien ne semble pouvoir arrêter le monstre, qui a fait deux morts, détruit plus de 1.000 bâtiments et fait plus de 110 millions de dollars de dégâts depuis le 4 décembre.

Au total, six foyers s’étaient déclenchés presque simultanément dans le sud de la Californie au début du mois. Cinq ont été contenus, mais Thomas semble impossible à maitriser. Toute l’activité de cette région particulièrement riche et dynamique s’est trouvée réduite. Les tournages des séries télévisées Westworld et S.W.A.T, qui se déroulaient à proximité du feu, ont notamment été interrompus. 

D’autres éléments emblématiques de la Californie ont été touchés, comme les vignobles, dont plusieurs ont été brûlés, ou encore les ranchs. Des dizaines de pur-sang ont en effet pris la fuite à San Diego pour échapper aux flammes, et beaucoup ont péri dans leurs courses. La station balnéaire de Carpinteria, au bord du Pacifique, affiche désormais des airs de villes fantômes, entre maisons détruites et palmiers calcinés. 

Le début d’une nouvelle ère?

Cet incendie monstre vient clore une année particulièrement meurtrière pour la Californie, où les flammes ont fait au total plus de 40 victimes en 2017. Des catastrophes en chaîne liées à une humidité très faible, et à des vents particulièrement violents. Pour le gouverneur Edmund G. Brown, cette aggravation des incendies est indubitablement le fruit du réchauffement climatique. 

Présent à Paris la semaine dernière pour le One Planet Summit, la conférence internationale organisée sur le sujet par le président Emmanuel Macron, le dirigeant californien avait appelé à une prise de conscience rapide. «Ces feux, c’est un exemple de ce à quoi nous pouvons nous attendre dans un futur très proche», avait-il alerté.

«Nous ne pouvons pas attendre que la Maison Blanche se réveille», avait-il poursuivi, invitant les autres gouverneurs à s’impliquer pour la préservation du climat, en dépit du retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris initié par le président Donald Trump.

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