La police a annoncé avoir mis au jour plus de 150 cas d’agressions sexuelles, y compris sur de très jeunes enfants, dans une petite commune de Laponie norvégienne.
Une enquête a été ouverte après la publication en juin 2016 dans le journal «Verdens Gang» de témoignages de onze femmes et hommes qui déclarent avoir été sexuellement agressés à Tysfjord, petite commune de moins de 2.000 habitants nichée au-dessus du cercle polaire arctique.
Dans un rapport publié mardi 28 novembre, la police dit avoir exhumé 151 cas d’agressions sexuelles, dont 43 viols. La plupart d’entre elles ont été classées, le plus souvent pour cause de prescription, certains faits remontant à 1953.
La police a identifié 82 victimes, âgées entre 4 et 75 ans, et 92 suspects, souvent membres de la communauté samie et appartenant également au laestadianisme, une branche conservatrice du protestantisme.
«La police n'a aucune raison d'affirmer que l'appartenance ethnique ou que les croyances religieuses en soi puissent expliquer les agressions qui ont eu lieu», a expliqué lors d’une conférence de presse la commissaire Tone Vangen. Elle a néanmoins précisé que des «mécanismes» propres à ces milieux «ont fait que les choses sont difficilement remontées à la surface».
«Un fort besoin de serrer les rangs dans la famille»
Elle a notamment évoqué la repentance auprès des autorités religieuses plutôt que judiciaires et «un fort besoin de serrer les rangs dans la famille dans une situation où l'on ressent que la société norvégienne vous toise». Tone Vangen a également tenu à présenter les excuses de la police qui n’aurait pas ouvert de dossier après le dépôt de plusieurs plaintes.
Pour l'heure, la police a fait état de dix mises en examen et a précisé que d’autres pourraient suivre.