Le gouvernement indien a lancé une campagne pour célébrer les filles sur les réseaux sociaux, alors que les avortements de fœtus féminins restent une pratique répandue dans le pays.
C'est la ministre des Femmes et de l'enfance, Maneka Gandhi, qui a pris cette initiative, invitant les Indiens à poster des photos de leurs filles, petites-filles et belles-filles pour lutter contre les préjugés.
With my Daughter-̶i̶n̶-̶L̶a̶w̶ Yamini & granddaughter Anasuya. Join me for #BBBPDaughtersWeek #BBBP pic.twitter.com/hEB3APHqiA
— Maneka Gandhi (@Manekagandhibjp) 8 août 2016
De nombreux Indiens considèrent en effet qu'il est préférable d'avoir un fils, et si les avortements en raison du sexe de l'enfant sont désormais interdits, ils restent pratiqués. Certains hôpitaux refusent d'indiquer s'il s'agit d'une fille ou d'un garçon au moment de l'échographie afin de limiter le phénomène, qui a créé un déséquilibre massif du ratio sexuel dans le pays. En 2010, l'Inde comptait ainsi 43 millions d'hommes de plus que de femmes, selon le dernier rapport des Nations Unies sur ce sujet.
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«L'heure est venue de célébrer les femmes», a expliqué Maneka Gandhi à la BBC. «Nous voulons faire comprendre que les petites filles doivent aussi être valorisées». Elle-même a posté une photo en compagnie de sa belle-fille et de sa petite-fille sur Twitter, sous le hashtag #BBBPDaughtersWeek.
Les Indiens ont été nombreux à suivre son exemple sur Facebook et Twitter.
#BBBPDaughtersWeek #BBBP Me and my daughter pic.twitter.com/9gEw8hd5Y4
— subhadip mukherjee (@subhadip21a) 9 août 2016
Happy daughters day Myra. #BBBPDaughtersWeek #BBBP @Manekagandhibjp pic.twitter.com/cy1GU6Izhb
— Gaurav (@GauravGuptaX) 11 août 2016
Au-delà du problème des avortements sélectifs, cette campagne vise également à sensibiliser les Indiens à d'autres formes de violences faites aux femmes, alors qu'un viol est rapporté toutes les 22 minutes dans le pays et que de nombreuses jeunes filles sont tuées pour leur dots.