Blanchie par le FBI dans l’enquête sur ses e-mails et soutenue avec ferveur par le président Obama, l’ex-First Lady est lancée vers la Maison Blanche.
Elle a de plus en plus de raisons d’y croire. A quatre mois de l’élection présidentielle du 8 novembre, et à quelques semaines de l’investiture officielle par le parti démocrate (lors de la Convention, du 25 au 28 juillet), Hillary Clinton est de mieux en mieux placée. Elle possède treize points d’avance sur son rival républicain Donald Trump, selon le dernier sondage sur les intentions de vote des Américains. Après des temps difficiles pour la candidate, tous les feux passent désormais au vert sur la route la menant à la Maison Blanche.
Tout le parti derrière elle
Le mardi 5 juillet a fait office de nouveau départ pour elle. Lors d’un meeting organisé à Charlotte, en Caroline du Nord, la candidate démocrate a partagé pour la première fois la scène avec Barack Obama. «Il n’y a jamais eu un homme ou une femme qui soit aussi qualifié pour ce poste», a lancé le président sortant à la foule réunie pour l’occasion. Un soutien de poids qui, en plus de conforter la situation de Clinton par rapport à l’électorat noir, avait pour objectif de montrer l’union du parti démocrate derrière sa candidate. Son ancien rival, Bernie Sanders, s’est d’ailleurs rangé derrière elle, fin juin.
Quelques heures avant l’appui officiel d’Obama, c’est le FBI qui a enlevé une autre épine du pied d’Hillary Clinton. L’agence fédérale a estimé qu’aucune poursuite ne devait être engagée contre elle pour avoir utilisé une messagerie privée lorsqu’elle était secrétaire d’Etat. Une affaire qui se termine bien pour la démocrate et devrait lui permettre de tourner définitivement cette page. «Les démocrates peuvent remercier leur bonne étoile que cela n’ait pas été pire», estime Jeanne Zaino, professeur de sciences politiques à l’Iona College à New York.
Enfin, l’ex-First Lady profite d’une mauvaise passe de Donald Trump. Pris en train de partager une image antisémite la semaine dernière sur les réseaux sociaux, il a loué hier l’action du dictateur Saddam Hussein contre le terrorisme. Deux positions qui ont mis son propre camp dans l’embarras et qui font encore un peu plus de lui le candidat le plus détesté du grand public (seulement 42 % d’opinions favorables, le pire résultat depuis 1956).
A lire aussi : Donald Trump aurait utilisé l'argent d'une oeuvre de charité pour acheter un maillot de foot
Pour autant, la victoire est loin d’être acquise pour Hillary Clinton. Si elle est moins détestée que son rival républicain, sa personnalité ne fait pas l’unanimité. Jugée froide et calculatrice, elle souffre d’un déficit de popularité important. Une image qu’elle devra tenter de faire oublier durant les quatre mois restants, qui vont s’apparenter à une course d’obstacles. Les plus gros : les débats qui l’opposeront à Donald Trump. Ce dernier l’a annoncé, il n’hésitera pas à l’attaquer sur son passé, sur son mari (et ses infidélités), et sur tous les autres sujets qui pourraient la déstabiliser. Et elle aura beaucoup plus à perdre que lui.