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Tous mobilisés contre le Brexit

Pour David Cameron, l'appartenance à l'Union européenne est le meilleur moyen d'éviter une guerre. [LEON NEAL / POOL / AFP]

Alors qu’un référendum est organisé le 23 juin, de nombreuses voix s’élèvent contre les risques économiques et diplomatiques d’une sortie.

L’heure est à la mobilisation générale. A moins de deux mois du référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne,  les partisans du «oui» se font de plus en plus entendre afin d’alerter les électeurs sur les conséquences négatives d’une UE sans Londres. Il faut dire que ce scénario encore peu imaginable il y a quelques mois semble de plus en plus probable. Selon les derniers sondages, les pro et les anti brexit sont en effet au coude à coude. Sous l’impulsion de David Cameron, premier défenseur d’un statu quo, la campagne du «oui» a donc pris une nouvelle ampleur.

De Londres à Tokyo

Dans un discours des plus lyriques, le Premier ministre britannique a évoqué lundi les conséquences sécuritaires d’un Brexit. Selon lui, l’appartenance à l’Union européenne est le meilleur moyen d’«éviter de futurs conflits entre les pays européens». La menace d’une guerre a également été brandie hier par cinq anciens secrétaires généraux de l’Otan, dans une lettre commune publiée dans le quotidien britannique The Daily Telegraph. Une sortie «aiderait les ennemis de l’Occident au moment où nous avons besoin de nous serrer les coudes», estiment-ils.

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Mais l’aspect économique du Brexit reste ce qui semble inquiéter le plus les Britanniques et leurs partenaires. Une majorité (54 %) des entreprises membres de la Chambre de commerce britannique se déclarent pour le maintien. Une part qui monte à 59,5 % chez celles qui travaillent à l’international, et jusqu’à 62 % pour celles ne travaillant qu’avec des partenaires de l’UE. Il faut dire que le constat semble partagé à l’international. En visite à Londres la semaine dernière, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a estimé qu’une sortie ferait du pays «une destination moins attractive pour les investissements». Quelques jours plus tôt, c’était le président Barack Obama qui assurait que «le Royaume-Uni sera en queue de peloton» des négociations lorsqu’il se retrouvera seul. Reste à savoir si ces arguments sauront convaincre les plus sceptiques.

Un royaume divisé

Quoi qu’il advienne, cette campagne du Brexit laissera forcément des traces au Royaume-Uni. Les débats sur la question ont divisé la population, peut-être pour longtemps. Une division qui a facilité l’émergence d’un nationalisme anglais dont le but est de s’opposer à l’Europe et à l’immigration. Celle-ci est d’ailleurs devenue le problème numéro 1 pour les Britanniques dans les sondages. Politiquement, le parti conservateur s’est, lui aussi, divisé, au point que les éditorialistes outre-Manche lui prédisent un éclatement. Quel que soit le résultat au soir du 23 juin, David Cameron aura donc pour mission de réunifier son camp, sous peine de perdre son poste. 

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