Ils le croyaient pédophile. Quatre jeunes gens, dont trois adolescents, sont actuellement jugés au Royaume-Uni pour le meurtre d’un homme qu’ils pensaient avoir piégé sur Internet.
Certains d’avoir identifié un pédophile en puissance, ce quatuor s'était improvisé le 20 octobre dernier en «gang de justiciers», à Pitsea (Essex), pour punir Darren Kelly, un chauffeur séparé de sa femme. Depuis quelques jours, cet homme de 42 ans, père d’une petite fille, croyait échanger avec une femme rencontrée sur une application de rencontres.
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Une méprise qui a pris un tour dramatique. Car le quatuor, deux adolescents de 17 ans, un homme de 20 ans et une adolescente de 16 ans, avait échaffaudé un véritable guet-apens. L’adolescente a convenu d’un rendez-vous avec Darren Kelly devant son école, tandis que le reste du groupe se cachait dans des buissons voisins. Quand le quadragénaire est arrivé, ils ont commencé à le frapper et crevé les pneus de sa voiture.
Un meurtre fêté avec des pizzas
Terrorisé, Darren Kelly est parvenu à fuir, mais le groupe l’a pourchassé, jusque dans les ruelles de la ville. Au passage du fuyard et des justiciers, un témoin a entendu le seul majeur du groupe crier, «c’est un pédophile !». Acculé, Darren Kelly sera finalement poignardé de six coups de couteau dont deux au poumon. Détail sordide, une fois «justice faite», le petit groupe s’est retrouvé au domicile de l’un d’entre eux… et a commandé des pizzas.
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Au tribunal de Chelmsford, rien n’est venu accréditer la thèse selon laquelle Darren Kelly ait pu être intéressé par les jeunes filles mineures. Au contraire. Le dépouillement de ses conversations sur les applications de rencontre révèle qu’il avait plusieurs fois éconduit des femmes plus jeunes que lui. En réalité, il semble que Darren Kelly, plutôt attiré par les femmes de plus de 45 ans, était persuadé de discuter... avec la mère de l’adolescente justicière.
Le téléphone jamais retrouvé
Le téléphone que Darren Kelly a utilisé pour contacter l'adolescente n'a jamais été retrouvé. Et l’adolescente a supprimé l’application qui lui avait servi avant son arrestation. Devant la police, ce personnage clef du procès a reconnu qu’avant le drame elle avait déjà mis en place à deux reprises ce type de rendez-vous avec des hommes plus âgés qu’elle afin qu'ils puissent être arrêtés par la police. Devant la police, elle a déploré que personne d'autre ne le fasse.
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Dans les prochains jours, le tribunal et le jury devraient se pencher sur les relations entretenues par l’aîné du gang et l’adolescente. En effet, les SMS échangés entre les deux individus prouvent que le premier était amoureux de la seconde et jurait vouloir attendre que sa bien-aimée grandisse.