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Réunion UE-Turquie à Bruxelles : l'Europe face au défi des réfugiés

Des migrants attendent à la frontière entre la Grèce et la Macédoine, le 6 mars 2016. Des migrants attendent à la frontière entre la Grèce et la Macédoine, le 6 mars 2016. [DIMITAR DILKOFF / AFP]

Alors que 130 000 nouveaux migrants sont arrivés en Europe depuis début janvier, l’Union européenne et la Turquie se réunissent ce lundi 7 mars pour tenter de trouver une réponse commune à la crise.

Les chefs d’État et de gouvernement des 28 rencontrent en effet à midi, à Bruxelles, le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu. Un sommet minutieusement préparé, notamment par Donald Tusk. Le président du Conseil européen a parcouru la semaine dernière les chancelleries, pour convaincre les différents États-membres d’adopter une ligne cohérente face au dirigeant turc.

La Turquie, un interlocuteur incontournable

Ankara s’impose comme un partenaire clé dans la gestion de cette crise, alors qu’environ 2 000 demandeurs d’asile continuent d’arriver chaque jour de la Turquie sur les côtes grecques. Des réfugiés qui traversent la Méditerranée au péril de leur vie, avec des conséquences souvent dramatiques. Hier encore, vingt-cinq d'entre eux sont morts dans un naufrage au large de la Turquie. 

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Mais alors que la situation s’enlise, les engagements pris par Bruxelles et Ankara en novembre dernier pour y faire face tardent à être mis en œuvre. L’objectif de la rencontre d’aujourd’hui est notamment d’accélérer l’entrée en vigueur de ces accords.

Le pays a en particulier accepté un protocole de réadmission sur son territoire des réfugiés irréguliers. Ankara s’est ainsi engagé à reprendre 800 migrants économiques, et s’apprête à signer des accords avec 14 pays sources d’émigration illégale, dont la liste n’a pas été communiquée, pour qu’ils réadmettent leurs ressortissants. 

L’Union européenne a de son côté promis de fournir à la Turquie une aide de 3 milliards d’euros pour les 2,7 millions de Syriens réfugiés dans le pays. L’UE doit en outre supprimer l’obligation de visa pour les ressortissants turcs, et relancer le processus d’adhésion de la Turquie à l’Union.  

Une urgence humanitaire

La situation est d’autant plus critique que quelque 32 000 réfugiés se trouvent actuellement coincés en Grèce - un chiffre qui pourrait doubler dans les semaines à venir si les arrivées se poursuivent. Or, « il n’y a pas les infrastructures pour les prendre en charge dans ce pays », déjà frappé par une grave crise économiste, explique Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty France.

Mais les États des Balkans et d’Europe de l’Est que les migrants traversaient jusqu’à présent pour se rendre en Allemagne et en Scandinavie ont en effet fermé leurs frontières. Plus de 10 000 personnes se retrouvent ainsi massées à l’entrée de la Macédoine, dans l’incapacité de se diriger vers le nord de l’Europe. « Chaque repli national entraine une dégradation de la situation humanitaire », poursuite Geneviève Garrigos. 

La capacité des pays européens à afficher une position commune ce lundi sera donc un test déterminant, alors que le rétablissement des frontières remet en cause les fondements mêmes de l’Union.   

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