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L'éternel conflit coréen

Au Nord comme au sud, la frontière coréenne est surveillée en permanence par des centaines de militaires. [JOHANNES EISELE / AFP]

Les récentes provocations venues de Pyongyang risquent de réveiller les tensions entre les deux pays et font craindre une escalade de violence.

A chaque semaine sa nouvelle provocation. Hier, la Commission de la défense nationale de Corée du Nord a assuré que le pays était prêt à «effectuer des frappes nucléaires préventives et offensives [...] à l’aveugle» en direction de la Corée du Sud. Une menace qui intervient après les manoeuvres militaires conjointes organisées par Séoul et Washington sur la péninsule coréenne. Des opérations annuelles, mais plus importantes cette année en riposte à l’essai nucléaire du 6 janvier et au tir de fusée du 7 février effectués par Pyongyang. Mais si la situation semble s’envenimer depuis le début de l’année, l’opposition entre les deux soeurs ennemies ne date pas d’hier.

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Unie dès le VIIe siècle, la péninsule coréenne a connue de nombreuses invasions au fil des siècles. Mais c’est celle du Japon, entre 1910 et 1945, qui sera fatale à son unité. Après la défaite des Nippons durant la Seconde guerre mondiale, Soviétiques et Américains se «partagent» en effet le pays de part et d’autre du 38e parallèle nord, soutenant respectivement le nord et le sud, où deux gouvernement distincts s’installent.

Une partition précaire qui débouche en 1950 sur une guerre dont chaque camp se renvoie la responsabilité. Après trois ans de conflit, qui font plus de deux millions de victimes, un armistice est signé, sans qu’un accord de paix ne soit conclu. Résultat, les deux pays vivent depuis plus de soixante ans dans un état de guerre permanent.

En 1968, une attaque de la résidence présidentielle sud-coréenne par un commando des forces spéciales du Nord se solde ainsi par une centaine de morts. En 1987, le Nord fait exploser un Boeing 707 de la Korean Air, tuant 115 personnes. En 1999 et 2002, des affrontements entre les forces navales de chaque pays font plus de soixante-dix morts. Et si plusieurs tentatives de rapprochement ont eu lieu, les récentes velléités nucléaires du leader nord-coréen Kim Jong-un semblent enterrer une bonne fois pour toute l’espoir d’une paix.

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Pire, le petit jeu de Pyongyang fait craindre une dangereuse escalade. Depuis 2013, le Nord estime être officiellement en état de guerre avec le Sud. Et il n’épargne pas ses alliés. «Si une nouvelle guerre éclate en Corée, elle engendrera un désastre nucléaire massif et les Etats-Unis ne seront jamais indemnes», avait ainsi déclaré Kim Jong-un en 2014.

On n’imagine toutefois difficile un véritable passage à l’acte, qui serait en effet condamné par toute la communauté internationale. Déjà isolée sur la scène internationale, la Corée du Nord a perdu le soutien de son seul allié véritable, la Chine, après son essai nucléaire de janvier. La plaçant de fait en position de faiblesse. 

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