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Des scientifiques font revivre un animal congelé depuis trente ans

Le tardigrade peut notamment survivre en-dessous de 0°C et dans le vide spatial. Le tardigrade peut notamment survivre en-dessous de 0°C et dans le vide spatial. [Capture Youtube]

Une équipe de chercheurs japonais a ramené à la vie des tardigrades, animaux microscopiques congelés depuis 1983.

Nous sommes encore loin de Han Solo décongelé dans l'épisode VI de la saga Star Wars, Le Retour du Jedi. Mais la nouvelle a tout de même fait du bruit : l'Institut national de la recherche polaire japonais a réanimé des tardigrades, collectés sur de la mousse en Antartique il y a plus de trente ans, a rapporté samedi le journal britannique The Independent.

Aussi appelés "oursons d'eau", ces minuscules êtres vivants, longs d'un millimètre pour les plus gros, forment un embranchement à part dans le règne animal, proche des arthropodes (crustacés et arachnides). Extrêmophiles, les tardigrades peuvent survivre d'un environnement particulièrement hostile et mortel pour la plupart des autres organismes : en-dessous de 0°C, au-dessus de 100°C, dans des produits toxiques, et même dans le vide spatial. Ils sont notamment capables de ralentir voire de suspendre leur métabolisme pendant un temps considérable. "Tardigrade" signifie d'ailleurs "marcheur lent" en grec.

Le génome du tardigrade, clé d'une exceptionnelle capacité de survie ?

D'après les travaux des scientifiques nippons, publiés dans Cryobiology Magazine, les bêtes ont été conservés à une température de -20°C puis décongelés en mai 2014, soit 31 ans après leur capture. Un oeuf et un adulte ont pu être réanimés : le premier a donné naissance à dix-neuf organismes sains, le second a recommencé à bouger et à s'alimenter au bout de deux semaines.

Des tardigrades avaient déjà été ramenés à la vie après neuf ans de congélation, mais c'est la première fois que la science parvient à réitérer l'expérience sur un laps de temps aussi long, et avec succès. "Répliquer cette étude pourra permettre d'améliorer la compréhension des mécanismes et des conditions de la conservation à long terme des animaux cryogénisés", ont affirmé les auteurs de l'étude. A terme, décoder le génome des tardigrades, parangons de la faculté d'adaptation, pourrait permettre en théorie de trouver la clé de leur exceptionnelle capacité de résistance, et ainsi de la transmettre à d'autres être vivants.

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