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Attentats de Paris : comment contrer Daesh ?

Daesh continue son expansion malgré les frappes. [© AP/SIPA]

Après les attentats qui ont touché Paris, le gouvernement a promis une réponse à la hauteur. La lutte contre Daesh devrait donc s'intensifier.

«Nous répondrons au même niveau que cette attaque [...] et nous gagnerons cette guerre». Samedi soir, sur TF1, le Premier ministre Manuel Valls a assuré que les attentats auraient pour principal effet d’intensifier l’action française contre Daesh. Après la décision, prise fin septembre, de bombarder la Syrie, puis le déploiement du porte-avions Général de Gaulle, la question de l’envoi de troupes au sol est donc on ne peut plus d’actualité. A l’époque, François Hollande réfutait toutefois ce scénario, jugé «inconséquent et irréaliste». Une vision qui ne devrait pas évoluer tant que les Etats-Unis refuseront eux aussi d’envoyer des troupes sur place.

Former des hommes sur place ?

Mais entre un renforcement des bombardements, qui peinent à prouver leur efficacité, et une intervention au sol, qui risque de s’enliser, le gouvernement français pourrait choisir une solution intermédiaire. «Envoyer plus de personnel militaire sur le terrain pour former des hommes pourrait être plus efficace que les frappes», estime Frédéric Pichon, auteur de «Syrie, pourquoi l’Occident s’est trompé».

A l’instar de ce que fait Washington, des équipes françaises pourraient donc être dépêchées sur place pour gérer la formation, armer et diriger l’opposition syrienne, les milices kurdes et les militaires irakiens. En attendant, les deux pays ont d’ores et déjà annoncé une collaboration plus étroite. «Nous allons travailler avec les Français pour frapper [Daesh]», a assuré hier Ben Rhodes, conseiller adjoint du président américain à la sécurité nationale.

Al-Assad, le facteur X

Ces efforts risquent néanmoins de rester vains tant qu’aucune réelle coopération sera mise en place au niveau international. Si, officiellement, vingt-deux pays participent à la coalition internationale contre Daesh (parmi lesquels la Jordanie, la Grande Bretagne ou encore le Canada), 95% des bombardements ont été opérés par les Etats-Unis. Dans le même temps, la Russie organise sa propre intervention, en collaboration étroite avec l’Iran et, surtout, le régime syrien. Un acteur avec lequel la France refuse encore et toujours toute interaction.

«Il faut remettre à plat nos relations diplomatiques, travailler avec les Russes et reparler avec Bachar al-Assad», estime Frédéric Pichon, qui a pu s’entretenir avec le président syrien ce week-end à Damas. Selon le chercheur, Bachar al-Assad s’est dit «prêt à collaborer» avec la France mais est certain qu’elle ne le fera pas, à cause de ses alliances. La France est en effet un partenaire diplomatique et économique important des grandes puissances du Golfe, Qatar et Arabie Saoudite en tête, rivales de la Syrie et de l’Iran dans la région. 

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