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Une femme politique allemande poignardée par un anti-migrants

Des fleurs déposées près du lieu où la candidate à la mairie Henriette Reker a été grièvement blessée, à Cologne, en Allemagne, le 17 octobre 2015 [Oliver Berg / DPA/AFP] Des fleurs déposées près du lieu où la candidate à la mairie Henriette Reker a été grièvement blessée, à Cologne, en Allemagne, le 17 octobre 2015 [Oliver Berg / DPA/AFP]

La candidate soutenue par le parti d'Angela Merkel pour la mairie de Cologne, très impliquée dans l’aide aux réfugiés, a été poignardée samedi sur un marché, dans un climat de tension croissante autour de la politique de la chancelière allemande sur la crise migratoire.

 

Henriette Reker se trouvait sur un stand d'informations de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) quand elle a été attaquée par un homme de 44 ans qui l'a grièvement blessée au cou. L'agresseur, interpellé juste après les faits, "a dit qu'il avait commis cet acte avec une motivation raciste", a annoncé la police. Mme Reker est notamment chargée de l'accueil des réfugiés à la ville de Cologne. Mme Merkel, dont la politique accommodante envers les migrants est critiquée dans son propre camp, doit se rendre à Istanbul dimanche pour discuter de la crise migratoire après que la Turquie a accueilli fraîchement le "plan d'action" élaboré jeudi par l'UE pour retenir les migrants dans ce pays.

Le flot de migrants traversant les Balkans à destination de l'ouest de l'Europe a par ailleurs transité de façon "fluide" par la Slovénie samedi, après la fermeture dans la nuit par la Hongrie de sa frontière croate, par où ont transité plus de 170.000 personnes en un mois. Quelques heures seulement après être arrivés en Slovénie samedi matin, les premiers migrants sont arrivés en début d'après-midi en autocar à la frontière autrichienne, confirmant le bon fonctionnement du corridor vers l'ouest de l'Europe promis par Ljubljana.

Drapés pour certains de couvertures distribuées par le HCR, les migrants, principalement originaires de Syrie, d'Irak et d'Afghanistan, ont été pris en charge de façon "fluide" par les autorités slovènes, s'est félicitée une porte-parole de l'agence onusienne des réfugiés, Caroline van Buren. Saïd, un juriste syrien de 40 ans voyageant avec sa femme et ses deux enfants de 2 et 3 ans, laissait éclater sa joie d'avoir gagner la zone Schengen. "Je veux aller dans n'importe quel pays, du moment qu'il est tranquille. Pour l'avenir de mes enfants", a-t-il confié à l'AFP.

 

Erdogan fait monter les enchères

La Slovénie a annoncé qu'elle ne s'opposerait pas au transit vers l'Autriche des migrants acceptant de se faire enregistrer, aussi longtemps que l'Allemagne, destination finale de la majorité d'entre eux, maintiendrait sa politique accommodante à leur égard.  L'UE avait espéré avoir franchi un pas décisif jeudi pour tarir le flux avec son "plan d'action" destiné à inciter Ankara à conserver les migrants sur son territoire.

Mais la Turquie, qui exige notamment d'être considérée comme un "pays sûr" par les Européens, fait monter les enchères, qualifiant ce plan de simple "projet", au budget "inacceptable". Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan avait raillé vendredi les Européens, cités pour le prix Nobel de la paix pour l'accueil, a-t-il déclaré, de "30.000, 40.000" réfugiés, rappelant que son pays accueillait 2,2 millions de Syriens.

 

Efficacité autrichienne

Au minimum 2.400 migrants devaient entrer en Slovénie samedi, avant dans leur immense majorité de poursuivre leur route via l'Autriche, un pays qui s'est distingué par l'efficacité avec laquelle il a accueilli et acheminé plus de 250.000 migrants venant de Hongrie en moins de deux mois. Aux poste-frontières slovènes de Petisovci et de Gruskovje, à la frontière croate, de grandes tentes blanches ont été érigées pour l'enregistrement des réfugiés. Dans une atmosphère bon enfant, les migrants -principalement des jeunes hommes, mais aussi quelques familles - y sont soumis à une fouille avant de décliner leur identité et d'être acheminés vers la frontière autrichienne.

Le lieu où Henriette Reker a été agressée le 17 octobre 2015 à Cologne [FEDERICO GAMBARINI / DPA/AFP]
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Le lieu où Henriette Reker a été agressée le 17 octobre 2015 à Cologne
 

La nouvelle procédure tranche avec le dispositif mis en place par la Slovénie en septembre, lors d'une première vague d'arrivées : Ljubljana avait alors déployé des policiers armés, et seuls 3.500 migrants au total avaient pu pénétrer dans le pays. Le périple des milliers de migrants affluant vers l'Europe via la Grèce, la Macédoine et la Serbie reste toujours aussi périlleux : 12 migrants sont morts noyés samedi lorsque leur embarcation a fait naufrage dans les eaux turques alors qu'ils tentaient de rejoindre l'île grecque de Lesbos. Peu avant, quatre migrants - trois enfants et une femme - ont trouvé la mort dans les mêmes circonstances, également en mer Egée, près de l'île grecque de Kalymnos.

 

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