L'Université de Staffordshire, au Royaume-Uni, a présenté des excuses publiques après avoir accusé l'un des ses étudiants d'être un terroriste. Mohammed Oumar Farouq avait été dénoncé par un membre de l'Université qui l'avait vu en train de lire un livre sur le terrorisme.
L'étudiant de 33 ans, inscrit dans le Master "terrorisme, crime et sécurité globale", avait été interrogé en mars par le service de sécurité de l'Université à propos de ses positions vis-à-vis d'al-Qaïda et sur le fait que Daesh a jeté des homosexuels du haut d'un toit. "Je ne pouvais pas le croire. J'étais en train de lire un livre académique, m'occupant de mes propres affaires. Au début j'ai cru que c'était une blague", a raconté Mohammed Oumar Farouq au Guardian.
Après avoir mené une enquête de plusieurs mois, l'Université vient de reconnaître son erreur, expliquant que cet épisode illustrait la difficulté qu'elle rencontrait pour appliquer les nouvelles consignes du gouvernement pour lutter contre la radicalisation islamiste. Elle a également avancé que le responsable à l'origine de la dénonciation était inexpérimenté.
De nombreux cas de dénonciation abusive
Malgré les excuses, Mohammed Oumar Farouq garde un goût amer de cette épisode. "Si je ne m'étais pas défendu, les implications auraient pu être dramatiques pour moi, a-t-il expliqué. J'aurais pu être fiché par la police, être suivi. Cela peut arriver à n'importe quel jeune musulman. Je devais me battre".
Le groupe de défense des droits de l'Homme Cage, contacté par l'étudiant, a fait savoir que ce genre de cas était malheureusement fréquent, et qu'on lui en avait rapporté près d'une centaine depuis octobre 2014. "Ce qu'illustre cette affaire est quelque chose que nous avons vu souvent : la dénonciation abusive de comportements normaux, et une approche basée sur la peur qui aliène et oppose les communautés".