Le linceul qui a enveloppé le corps du Christ avant sa résurrection a regagné son reliquaire protecteur mercredi, à l’issue d’une ostension exceptionnelle autorisée par le pape François pour marquer le bicentenaire de la naissance de saint Jean Bosco.
Le précieux tissu, qui porte l’empreinte du corps martyrisé, était exposé à la vénération des fidèles depuis le 19 avril dans la cathédrale de Turin. Le souverain pontife a lui-même fait le déplacement les 21 et 22 juin pour clore cet événement auquel 1,2 million de visiteurs ont participé. Le 21 juin, après s’être recueilli devant le suaire, le pape François a médité sur la passion du Christ lors d’une messe célébrée sur la piazza Vittorio. « Il est mort et a ressuscité par amour. Par amour, il est sans cesse à nos côtés. […] La fidélité de Jésus ne cesse pas devant notre infidélité », a-t-il rappelé.
Le successeur de Pierre s’est ensuite rendu à la basilique de Marie-Auxiliatrice pour honorer la figure de saint Jean Bosco (1815-1888), qui s’était consacré à la jeunesse turinoise abandonnée. «L’ami légendaire des jeunes sans amis», comme le décrivait Mgr Lacaste, ancien évêque d’Oran, est devenu le saint patron des œuvres de jeunesse. «A la fin du XIXe siècle, cette région de l’Italie était maçonnique […], anticléricale et démoniaque […]. Mais combien de saints sont sortis d’ici», a déclaré le pape, invitant les Salésiens qui l’écoutaient à imiter Don Bosco dans sa proclamation des trois « amours blancs » : la Vierge Marie, l’Eucharistie et le pape.
Hasard chronologique ou signe de la Providence, comme en écho à l’exhortation du Saint-Père, le sanctuaire Mater Amoris, cœur du nouveau foyer Jean Bosco, qui doit prochainement ouvrir ses portes à Paris, a été béni dimanche 28 juin par Mgr Maurice de Germiny, évêque émérite de Blois. L’œuvre de l’humble prêtre piémontais n’est pas près de s’éteindre.