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Antiterrorisme : la Belgique va faire appel à l'armée

"L'armée sera disponible afin de renforcer notre niveau de sécurité" a annoncé vendredi le Premier ministre Charles Michel.[NICOLAS MAETERLINCK / BELGA / AFP]

La Belgique va faire appel à l'armée pour renforcer sa sécurité, alors que les militaires ne faisaient pas jusqu'à présent de maintien de l'ordre dans le pays, a annoncé vendredi le Premier ministre Charles Michel au lendemain d'une vaste opération antiterroriste.

 

"L'armée sera disponible afin de renforcer notre niveau de sécurité", a déclaré M. Michel lors d'une conférence de presse à l'issue d'un conseil des ministres qui a adopté une douzaine de mesures pour améliorer la lutte contre le terrorisme.

Le gouvernement a décidé qu'il pourrait faire appel à l'armée lorsque le niveau d'alerte atteint le niveau 3, sur une échelle qui en compte quatre, a précisé le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon. Il s'agit d'une première depuis la vague d'attentats des Cellules communistes combattantes (CCC) dans les années 1980.

Le gouvernement a décidé jeudi soir de porter à 3 le niveau d'alerte sur l'ensemble du pays, bien qu'il n'y ait "pas de menace d'attentat précise et concrète", a souligné M. Michel.

"Une compagnie de 150 hommes se tient prête à être engagée" sur les sites qui seront désignés par les autorités, a dit M. Jambon. "Il s'agit de para-commandos, qui pourront donc porter leur arme", a précisé le ministre de la Défense, Steven Vandeput. 

Il a souligné que ce déploiement pourrait se faire rapidement, c'est-à-dire "ce soir ou demain", et pour une période "temporaire" qui durera "tant que le gouvernement le jugera nécessaire".

Charles Michel a salué l'aide de la France dans l'opération menée jeudi, qui a causé la mort de deux jihadistes présumés à Verviers (est), et a expliqué que l'unité d'élite de la gendarmerie française (GIGN) avait mis à la disposition de la police belge "de l'équipement spécifique" pour la mener à bien.

Le chef du gouvernement belge a aussi souhaité qu'une série de décisions puissent être prises au niveau européen, lors du sommet prévu le 12 février à Bruxelles, citant la création d'une "liste unifiée des terroristes au niveau européen". M. Michel a également appelé le Parlement européen à approuver "le plus vite possible" la création d'un registre européen des passagers des avions (PNR).

Il plaide aussi pour l'établissement d'une liste européenne des personnes parties faire le jihad en Syrie ou en Irak. "Ces sujets doivent faire l'objet pas seulement de bavardages sur le plan européen, mais de décisions concrètes", a-t-il martelé.

Parmi les autres mesures, en préparation depuis plusieurs mois mais dont l'adoption par le gouvernement belge a été accélérée après les attentats de Paris, figure aussi la création de quartiers spéciaux dans deux prisons, l'une en Flandre et l'autre côté francophone, pour "isoler" les détenus musulmans radicalisés et les empêcher d'influencer les autres prisonniers.

"La formation du personnel pénitentiaire et la collaboration avec les conseillers islamiques (visiteurs de prison) revêt une importance centrale" dans ce cadre, ont estimé les ministres. Une nouvelle infraction sanctionnant les "déplacements à l'étranger à des fins terroristes" va être inscrite au code pénal et les situations pouvant donner lieu à écoutes téléphoniques vont être augmentées.

Les possibilités de retrait de la nationalité belge, pour les bi-nationaux, seront "élargies". En outre, "il est prévu de retirer temporairement les passeports et les cartes d'identité quand la personne présente un risque pour l'ordre public et la sécurité", selon le gouvernement. Les "personnes impliquées dans le financement du terrorisme" verront leurs avoirs "gelés" en Belgique, tandis que le suivi des "combattants étrangers" qui séjournent en Belgique sera "systématisé".

 

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