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Brésil: la surprise de la présidentielle Marina Silva tient tête à Dilma Rousseff

Marina Silva participe au premier débat télévisé de la campagne présidentielle à Sao Paulo, le 26 août 2014 [Miguel Schincariol / AFP] Marina Silva participe au premier débat télévisé de la campagne présidentielle à Sao Paulo, le 26 août 2014 [Miguel Schincariol / AFP]

Surprise de la campagne à l'élection présidentielle brésilienne d'octobre, Marina Silva, a tenu tête mardi à une présidente Dilma Rousseff sur la défensive, lors du premier débat télévisé de la campagne entre les sept candidats.

Portée par deux sondages consécutifs qui la donnent contre toute attente victorieuse en cas de second tour face à la présidente-candidate de gauche, cette femme noire de 56 ans, écologiste, fervente chrétienne évangélique hostile à l'avortement, est apparue très à l'aise durant les trois heures de ce débat.

Se posant au-dessus de la mêlée, elle a promis une "nouvelle politique" conciliant stabilité économique et justice sociale, renvoyant dos à dos les deux formations qui dirigent le Brésil depuis 20 ans, le Parti des travailleurs de Dilma Rousseff (PT, gauche) et le Parti social démocrate brésilien (PSDB, centre-droit) du candidat Aecio Neves.

Ce premier débat télévisé de la campagne organisé à 40 jours du premier tour du 5 octobre est intervenu quelques heures après la publication d'un second sondage en quelques jours la donnant victorieuse face à Dilma Rousseff au second tour, mais cette fois avec une forte avance de neuf points (45% contre 36% des intentions de vote) qui a fait l'effet d'une bombe dans les état-majors politiques et les médias brésiliens.

Ancienne sénatrice et ministre de l'Environnement de l'ex-président Lula (2003-2010), elle a été investie candidate il y a quelques jour par le Parti socialiste brésilien (PSB, centre-gauche), après la mort dans un accident d'avion le 13 août de son candidat Eduardo Campos. Elle s'était alliée à lui pour briguer la vice-présidence faute d'avoir pu présenter sa propre candidature.

Sa forte progression dans les sondages n'est toutefois qu'une demi-surprise. Passée à l'opposition, Marina Silva avait créé la sensation de l'élection de 2010 remportée par Mme Rousseff, terminant troisième avec 20% des voix à la tête d'un tout petit parti écologiste.

Seule personnalité politique avec Lula à avoir conservé sa popularité intacte lors de la fronde sociale historique des Brésiliens en juin 2013, elle n'a pas hésité à attaquer Dilma Rousseff, qualifié de "gestionnaire" dénuée de vision stratégique, et Aecio Neves, qu'elle a relégué au troisième rang dans les sondages.

Lors du débat télévisé, elle a accusé Mme Rousseff de minimiser l'ampleur des carences du Brésil en matière de santé, d'éducation, de transports publics - thèmes au coeur des revendications des manifestatants de juin 2013 - et d'avoir commis des "erreurs évidentes" au plan économique qui ont contribué à la hausse de l'inflation et à un fort ralentissement de la croissance, après le boom économique des années Lula.

Soutenu par les milieux d'affaires, Aecio Neves a également attaqué le bilan économique de Dilma Rousseff, alors que les marchés tablent sur une croissance d'à peine 0,7% en 2014.

Vêtue de blanc comme Marina Silva, Dilma Rousseff a défendu avec force, et chiffres à l'appui, son bilan économico-social.

Elle a notamment souligné que le chômage n'avait jamais été aussi bas au Brésil (environ 5%), et que l'exploitation progressive des énormes réserves de pétrole en eaux profondes du Brésil offrait de nouvelles perspectives de développement au géant émergent d'Amérique latine.

Elle a en particulier défendu les mesures adoptées en réponse à la fronde sociale de 2013 comme l'appel à 13.000 médecins cubains et l'adoption d'une loi attribuant l'intégralité des royalties du pétrole aux secteurs de la santé et de l'éducation.

Faute de pouvoir défendre un bilan économique flatteur, elle a assuré que son premier mandat avait "posé les bases d'un nouveau cycle de croissance économique".

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